"C’est criminaliser le fait de penser différemment"

Etre né avant la honte! J’aime bien cette expression et je trouve qu’elle est d’une actualité folle. En fait, à elle seule, elle résume probablement l’ensemble de cette espèce d’armée du capitalisme qui a entrepris de dépecer ce qui reste de nos conquêtes sociales, acquises de haute lutte, sur deux siècles, pour faire place nette à cette saloperie de main invisible du marché qui nous balance des doigts, en cachant bien ses bagues.

Être né avant la honte, c’est mentir, c’est souiller la mémoire d’un gamin tué pour un délit, c’est omettre, c’est tourner la tête quand des gens se font tabasser. C’est ululer « extrême gauche ! Extrême gauche ! » comme un demeuré dès que quelqu’un, quelque part, pointe une des nombreuses dérives autoritaires que l’on vit actuellement ou désigne une exaction de fachos en goguette. C’est arrêter des vieux qui gueulent, c’est assassiner des jeunes qui dansent après l’heure. C’est se planquer derrière une police que plus aucun garde-fou n’empêche de sombrer dans l’aliénation raciste et réactionnaire. C’est criminaliser le fait de penser différemment, c’est ôter ceux qui ne marchent pas à leur pas cadencé de leur saloperie d’arc républicain dont ils se servent pour tirer sur les pauvres, des tas de flèches, encore et encore.

Des Robins des bois à l’envers

Comme des enfoirés de Robins des bois à l’envers, qui pressurent les exploité-e-s pour rebalancer aux riches. Ces représentants élus qui ne représentent personne d’autre que les classes possédantes, n’ont de cesse de déshabiller Pierre et Paul pour refiler un cent-dix-huit-milliardième manteau à Bernard. Ils en redemandent encore et encore, malgré le réchauffement climatique causé par toutes ces « enflures de miséreux » qui ne coupent pas l’eau quand ils se lavent les dents qu’ils n’ont pas.

On ne raisonne pas avec des gens comme ça. Même avec la meilleure volonté du monde. Débattre, échanger, impose un minimum de vocabulaire commun, de prérequis basiques qui permettent de communiquer. Or, ces gens ont des tableaux Excel, des directives financières et des notes de management en mauvais anglais à la place des yeux, du cœur et du cerveau. L’entraide, pour eux, c’est un marché potentiel, l’altruisme, une opportunité de capitalisation.

Il n’y a que la lutte.

Que crève ce start-up world !

Julien Caldironi
Individuel 49