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Littérature
par Patrick Schindler le 29 novembre 2023

Décembre : pas d’hibernation pour le rat noir.

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Décembre : à pied, à cheval, en voiture et en bateau ! Première étape, la Grèce et quatre versions du « Roman d’Alexandre ». Puis, un polar grec à couper le souffle : L’odeur du sang de Yannis Ragos. Départ en haute mer sur un navire anglais pour l’incontournable Billy Budd de Herman Melville. Un peu de fun, ensuite avec les fantastiques Histoires naturelles de Primo Lévi. Suivies de Quatre nouvelles de Thomas Bernhard. Petit saut au pays des situationnistes avec La vie sur les crêtes de Daniel Blanchard. Une bonne occasion de relire dans la foulée, le Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations de Raoul Vaneigem.

« On peut tout aussi bien rêver sans dormir que dormir sans rêver »
Georg Christoph Lichtenberg




Reproduction d’un vase antique devant le Musée des Céramiques (Athènes)


Quatre « Romans d’Alexandre »


Alexandre de Paris, Klaus Mann, Laurent Gaudé et Pierre Cabanes. Quatre auteurs : quatre sensibilités, quatre versions de l’épopée d’Alexandre le grand. Mais avant tout, rapide retour historique. Alexandre le grand qui a vécu entre 356 et 323 avant notre ère, est resté un des personnages les plus célèbres de l’antiquité.
Opposé à son père Philippe de Macédoine, inculte et brutal, il eut pour précepteur, Aristote « qui lui donna le goût de la connaissance ». Devenu souverain à la mort de son père, ce serait sa mère Olympias, qui lui aurait donné mission de partir en Asie « pour apporter le bonheur aux hommes » ! Ainsi part-il, « avide de découvrir les religions et les mœurs des pays qu’il va conquérir un à un et essayer de les assimiler dans un immense empire, situé entre l’Egypte et les confins de l’Inde, tout en leur promettant de respecter la liberté de culte ». Ce qui ne l’empêchera guère de connaître une fin tragique.

Pour évoquer Alexandre, pourquoi avoir choisi parmi tous ses biographes, ces quatre-là ? Principalement parce qu’ils ont avant tout pour point commun, de s’être appuyés sur les mêmes sources antiques de récits à la gloire d’Alexandre. Mais aussi parce que chacun d’eux les ont, chacun à sa manière, utilisées « à leur sauce » ! La chronique d’Alexandre de Paris, le premier d’entre eux, date du moyen-âge. De fait, elle véhicule tous les clichés de son temps. En ce qui concerne celle de Klaus Mann, sa biographie a pour principale qualité d’être plus « réaliste ». Elle met en relief, le caractère présumé d’Alexandre et surtout son amour prononcé pour les garçons, une grande première à l’époque ! La version de Laurent Gaudé rend, elle, de façon romancée, les dernières heures d’un Alexandre entouré de ses anciens généraux et amis « prêts à s’entrégorger à peine a-t-il rendu son dernier souffle, afin de se partager l’immense empire qu’il a créé, des montages de la Macédoine jusqu’aux portes de l’Inde moderne ». Pour achever ce voyage, Pierre Cabanes nous entraine dans le sillage des premiers partages de l’empire d’Alexandre par ses généraux et successeurs. Bon voyage !



Carte des conquêtes d’Alexandre le grand


« L’Alexandre » d’Alexandre de Paris




Lors d’une conférence donnée à l’Institut français de Grèce, Paule Rosseto nous a expliqué qu’au moyen-âge, le mythe d’Alexandre le Grand fascinait particulièrement. « Il donna naissance à nombre d’œuvres littéraires, en latin et en français, du XIIe au XVe siècles. Celles-ci reprenant et refaçonnant le mythe, selon un même canevas narratif ». Parmi tous ces récits, celui qu’Alexandre de Paris composé de 50 000 « laisses épiques », vers 1180 (éd. Livre de poche), semble avoir été entouré d’un prestige particulier et ceci, dès la fin du XIIe siècle.
Aussi, devint-il rapidement : la « vulgate » du Roman d’Alexandre. Sa version fit alors autorité pour tout un ensemble de copistes et d’écrivains.
Comment comprendre et expliquer ce succès ? Ce qui différencie tout d’abord Alexandre de Paris de ses prédécesseurs, c’est selon Paule Ressoto, « qu’il se donne lui-même l’autorité d’un moraliste, d’une figure de sagesse ». Ajoutons que son prologue et son épilogue lui permirent d’énoncer ses intentions pédagogiques et le corps de son récit, ses valeurs politiques et éthiques correspondant aux idéaux du Moyen Âge : la clergie et la chevalerie. « Sorte de continuité entre passé antique et présent médiéval ». Ce qui ne se réalise pas, nous a expliqué Paule Rossetto, sans une réécriture des sources, mais surtout sans y ajouter de nombreux épisodes. C’est alors un véritable plaisir de voir notre héros s’abimer, par exemple, dans sa quête de la fontaine d’immortalité ou encore, d’entreprendre un voyage sous-marin et ceci cinq siècles avant Jules Vernes ! Le Roman d’Alexandre, version Alexandre de Paris, n’est donc pas du tout, à prendre au pied de la lettre. Si peu crédible, il est cependant incontournable, d’une part pour se plonger dans l’atmosphère et les valeurs du moyen-âge, mais surtout à mon humble avis, par sa dimension « abracadabrante », ou absolument « hors sol », des plus intéressantes et… des plus distrayantes !

« Alexandre, roman de l’utopie » de Klaus Mann




Dans sa version publiée en 1929 (éd. Libretto), Klaus Mann, après avoir effectué des recherches considérables, (auprès des écrits d’Aristote, Plutarque, Droysen, Kaerst ou Ernst Bloch), reprit et arrangea « à sa façon », la plupart des mythes de l’enfance et de l’adolescence d’Alexandre. Et ceci, dans un style des plus agréables.
Sous sa plume, les textes hérités de l’antiquité gardent leur forme poétique, mais en plus moderne, non sans garder quelques envolées dignes de l’Odyssée d’Homère, mais, disons, plus outrancières, plus démesurées. Notamment en ce qui concerne sa description des royaumes de Darius, des mœurs des Babyloniennes, des Amazones, etc.
Pour ce qui concerne les chapitres racontant l’enfance d’Alexandre, il semble que Klaus Mann ait transposé sur le papier, sa propre opposition au père. Son héros, invoque, lui, en ces termes son père, le roi Philippe : « Il sentait la sueur et l’alcool, aimait les plaisirs vulgaires et se complaisait dans des orgies ». Mais ce qui revient surtout à Klaus Mann, c’est d’avoir été le premier à traiter sans fausse pudeur, de l’intimité d’Alexandre et de mettre en avant son appétence à l’homosexualité. Ce que nombre d’autres biographes c’étaient empressés et continuent de gommer et ce, depuis des siècles ! Dans sa version par exemple, Klaus Mann nous offre nouvel éclairage sur le personnage de Kleitos, l’ami de jeunesse d’Alexandre ayant repoussé les avances du jeune prince macédonien. Mann appuie également le trait sur les nombreux jours de deuil ayant suivi la mort d’Héphaïstos, son ami intime.
Version donc, non seulement plus réaliste des mœurs pratiquées à l’époque et sans doute, plus que crédible !

Pour seul cortège : l’Alexandre de Laurent Gaudé




Plus contemporaine est la version de Laurent Gaudé (éd. Babel). Ce dernier imagine les dernières heures du roi Macédonien, lors d’un des banquets qui se succèdent depuis la défaite de Darius et la prise de Babylone.
Alexandre est victime d’un premier malaise. Est-il dû au choc provoqué par la lettre qu’il vient de recevoir de sa mère Olympias et qui lui a écrit : « A qui appartiens-tu Alexandre, à la Macédoine ou au royaume achéménide ? ». Mots qui l’atteignent dans son être profond. Toujours est-il que dans son entourage, ne se doutant pas du contenu du message, personne ne peut dire si son malaise est dû à une faiblesse ou à l’alcool.
Par intermittence, nous allons vivre dans le récit, d’une part l’attente de Drypteis, (fille de Darius et sœur de Stateira, la femme d’Alexandre après Roxanne), elle-même épouse d’Héphaïstos ! Pour l’heure, elle se cache chez des prêtres avec son tout-jeune fils « vivant retirée loin du monde et des hommes ». Cependant, envers et contre tout, son instinct la renvoie vers Babylone. Dans quel but ?
Enfin, un troisième personnage interrompt parfois le récit, répondant à l’appel d’une voix qui le pousse à accomplir une mission, au nom d’Alexandre et ceci, aux confins de l’Inde.
Mais revenons-en à Alexandre qui, entre deux malaises, pressent que « n’ayant pas de successeur, personne n’est de taille à tenir l’immensité du royaume qu’il a forgé de sa Macédoine natale à l’Inde. Aussi, pressent-il que l’Empire, à peine constitué, va se fissurer ».
C’est dans ce contexte que débute ce récit épique, quasiment impossible de quitter, une fois la première page tournée. Je l’ai lu d’un trait !

Le monde hellénique après la mort d’Alexandre, de Pierre Cabanes




Dans son introduction sur ce qui sera « l’héritage » d’Alexandre (éd. Le Point histoire), Pierre Cabanes nous met en garde contre les conceptions idéalisées du « monde hellénistique ». Pour l’auteur, les choses sont beaucoup plus nuancées.
Dans un premier temps, il s’intéresse aux premiers partages de l’empire d’Alexandre par ses généraux et successeurs. Puis, il passe en revue les acquis de « l’expérience Alexandre », (nouveaux repères, nouveaux moyens d’échanges, voyages, etc.). Dans le chapitre qui lui succède, Pierre Cabanes nous décrit d’abord les trois royaumes hellénistiques : Egypte, royaume Séleucide (territoires de l’Anatolie à l’Inde) et royaume de Pergane (Asie Mineure). Puis, les grandes métropoles : Athènes, Alexandrie et les métropoles secondaires (Syracuse, Antioche et Pergane). Et ceci, jusqu’à l’intervention romaine, qui s’étale de ses origines en 230, à la deuxième guerre de Macédoine (200-197).
Pierre Cabanes conclut son essai sur la paix d’Apanéee (188), « date qui ne marque pas pour toutes les régions du monde grec, un changement majeur, à part quelques exceptions : l’élargissement du monde grec ayant déjà mis rapidement les états issus du démembrement de l’empire d’Alexandre en contact avec de nouvelles puissances : conquérants parthes en Orient et Romains en Occident » …

Ainsi donc, s’achèvera, notre petit voyage aux pays des rêves d’Alexandre !

Yannis Ragos : L’odeur du sang





C’est peu de dire que Yannis Ragos connait bien le sujet de son livre, L’Odeur du sang (éd. H&O, traduit par Isabelle Berrivin-Tlouplas). En effet, il avait déjà eu l’occasion de consulter pour la télévision, de nombreux articles de journaux, dossiers judiciaires et libellés du procès qui ont afflués durant cette affaire, tirée de faits réels et qu’il va ici, nous raconter.
Au début de ce qui pourrait être un polar, nous entrons de front dans le vif du sujet : « Thèbes (Béotie), le 6 mars 1969, 04h05 du matin. Kostas Poulis, 22 ans, marié, un enfant rentre en permission de son service militaire. Il ne sait pas que dans 25 minutes, il sera mort. Et vingt-cinq minutes plus tard, Nikos Kanaros, 33 ans, marié, deux enfants, employé de nuit dans une stations-service de Thèbes, sera mort lui aussi » !
C’est dans un flash-back que nous nous retrouvons quelques heures avant, à l’intérieur d’une Volvo volée par deux jeunes touristes Allemands. Hermann Duft, un costaud blond au visage carré et son ami d’école, Hans Bassenauer, un beau brun. Tous deux se dirigeant naturellement sur Thèbes ! Que sont-ils exactement venus faire en Grèce, et surtout sous la dictature des colonels ?
Nous n’en dirons pas plus car ainsi commence leur aventure, qu’il serait peut-être plus juste de qualifier de « massacre » … Mais, s’il s’agit d’un massacre, alors me direz-vous : « Que fait la police ? » Rappelons-nous que nous sommes sous la dictature. De fait, la police est bien trop occupée à faire la chasse aux opposants politiques et d’autant plus, après l’assassinat du député de gauche Grigoris Lambrakis et de ses conséquences [note] . Alors, courir après deux touristes braqueurs de stations essence, même avec meurtre : ça peut bien attendre ! Cela étant, sans compter sur une récidive des « touristes », dont la sanglante épopée ne fait seulement que commencer !...

Herman Melville : Billy Budd




Dans la préface de Billy Budd (éd. Gallimard), le traducteur, Pierre Leyris nous explique la fascinante histoire du roman inachevé de Herman Melville [note] .
Outre l’intrigue, l’intérêt de ce récit est de nous immerger dans l’univers, très codé, de la marine marchande et surtout militaire, de l’Angleterre de la fin du XVIIIème siècle. Quant à l’histoire de Billy Budd elle-même, elle se situe en 1797.
Par petites touches, Melville nous va nous présenter les héros de son récit. Billy pour commencer. Orphelin, enrôlé d’office dans un navire marchand puis « donné » à un bâtiment militaire. Billy, l’archétype du beau jeune homme : belles boucles blondes, jovial, mais trop naïf et n’ayant pour seul défaut, que de bégayer. Surnommé par ses compagnons « le beau marin ».
Passons ensuite au capitaine du navire militaire. Vere, un homme « exceptionnel et cultivé ». Et beaucoup plus ambiguë : Claggart, le capitaine d’arme, en charge de la discipline : « tel un scorpion replié sur lui-même et capable de jouer jusqu’au bout, le rôle qui lui a été assigné par le créateur ». Ce dernier est tout autant fasciné qu’irrité par la beauté du jeune Billy.
L’agressivité de Claggart envers lui va se manifester pour la première fois à la suite d’un petit incident mineur. Claggart réussira-t-il, à fur et à mesure que son hostilité se développe, à influencer le brave capitaine Vere ?
C’est tout l’enjeu et le suspens de ce récit au contenu fortement psychologique. Avec en arrière-fond, un bel exemple d’homosexualité refoulée, si latente dans ce « monde d’hommes ». Et ce n’est pas le magnifique Querelle de Brest de Jean Genet qui prétendrait le contraire, ne serait-ce que par la première scène mettant en scène le lieutenant Seblon, totalement fasciné et obsédé par le simple et beau marin, Querelle.
Pour en revenir au Billy Budd de Melville, son récit est clôturé par un texte émouvant : Daniel Orme. Ecrit à la même époque que Billy, il évoque l’échouage dans un quelconque port, d’un vieux loup de mer. L’mage-même de ce que devint Malville lui-même, à la fin de sa vie !

Ci-dessous : une des nombreuses adaptations cinématographiques de Billy Budd :





Primo Lévi : Histoire naturelles




Primo Levi est né en 1919, à Turin. Ecrivain et docteur en chimie, Juif italien de naissance, il a été rendu célèbre par son livre Si c’est un homme, dans lequel il relate son emprisonnement au cours de l’année 1944, dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Monowitz. Sa production littéraire fut orientée par l’analyse scientifique de cette expérience de survivant de la Shoah, « dans le but de montrer, retranscrire, transmettre, expliciter ». Mais Primo Levi est également l’auteur de romans, poèmes, et de nouvelles dont ses Histoires naturelles.




Histoires naturelles (éd. Arcades Gallimard, traduit de l’italien par André Maugé) est constitué d’une trentaine de petites nouvelles. Critiques sociales fortement chargées d’humour noir, elles se révèlent toutes plus délicieuses les unes que les autres. Le plus fascinant dans ces textes parus en 1966, est sans doute l’esprit visionnaire qui s’en dégage.
Impossible de résister à l’envie de vous donner, sinon une idée complète de leur contenu, du moins une idée de chaque thème abordé. Mais attention, nous avertit Primo Levi dans son préambule : « Notre présent d’apprentis sorciers s’avère de moins en moins capables de maîtriser les forces que nous avons déchaînées ».
Ce que l’on va pouvoir vérifier et ceci dès la première nouvelle où, un vieux médecin invente le « mnénagogue », un engin capable de « susciter la mémoire », mais quelle en sera la limite ?
Dans la nouvelle suivante, un poète « sur-sollicité » se laisse embobiner par Mr. Simpson, (un démarcheur pour une compagnie américaine de bureautique), qui lui propose d’essayer sa « machine à versifier ». Serait-ce-là, l’ancêtre des algorithmes ?
Autre ambiance, autre texte qui se situe après la défaite nazie, tandis que les Alliés commencent à s’intéresser de près aux expériences de métempsychose du Pr. Leeb, ce qui nous réserve bien des surprises !
Le narrateur s’intéresse ensuite, de savoir si les automobiles ont un sexe !
Nous retrouvons plus loin, notre impétueux Mr. Simpson qui propose cette fois-ci à un chimiste, le « Mineto » : une machine qui « créé l’ordre à partir du désordre », mais quels en seront les dégâts collatéraux ?
Suit un petit conte fantastique qui n’évoque rien d’autre que l’issue fatale de la machine à dupliquer de Mr. Simpson…
Nous entrons ensuite, dans univers à faire pâlir les Trois sorcière de Macbeth : ou, les « substances versamines » sont-elles capables de transformer la douleur en plaisir ?
S’ensuit un très joli conte surréaliste : l’histoire du 140e anniversaire de la « belle endormie dans son frigo » !
Puis nous retrouvons, non sans plaisir, le sulfureux Mr. Simpson qui, cette fois-ci propose au narrateur, une machine à mesurer la beauté !
Primo Levi nous offre ensuite une nouvelle version très poétique du Centaure, avant de découvrir avec grande curiosité, la nouvelle trouvaille de Simpson : un nouveau moyen de communiquer avec les insectes « pour leur proposer des contrats de non-agression » !
Puis, nous assistons à une réunion du Conseil des martiens qui s’empaillent pour savoir quelle forme donner (aquatique ou mammifère ?) à un prototype humain, voué à être envoyé sur la Terre.
Et revoilà encore Mr Simpson avec sa nouvelle machine « à vivre en rêve toutes les sensations désirées », mais à l’utiliser sans modération, n’y aura-t-il pas un quelconque danger d’accoutumance ?
Autre histoire, autre ambiance : quelle force pousse les « Lennings » (petits rongeurs) à se précipiter toujours plus loin vers l’ouest, c’est-à-dire vers la mort ?
Après quoi, nous découvrons l’histoire de Mario, souffre-douleur de ses petits camarades de classe, pour le simple fait qu’il n’a pas de nombril …
Dans la foulée, une question : comment voit-on la Terre de la Lune ?
A la suite de quoi l’on se demande ce que peuvent bien proposer des représentants aux « non-nés », pour leur donner l’envie de naître sur la Terre ?
Suit un très joli conte : Les petites lumières rouges.
Ensuite : lorsque l’on ne peut pas avoir d’enfants, pourquoi ne pas adopter « Vilmy » ?
Et si, tout à coup, un réseau de télécommunications se mettait à devenir intelligent ?
La nouvelle suivante imagine déjà, ce qui n’est aujourd’hui, que le « flashball ».
Après coup, qui donc peut prétendre à pénétrer dans le Parc des personnages célèbres de roman ?
Splendeur et misères, ensuite, d’un employé d’une « entreprise de spécification et de normalisation de toutes les productions humaines » …
Quelles mauvaises surprises réserve ce nouveau jeu, appelé le « psychophante » ?
Autre conte fantastique : le mystère de la nourrice qui sort de la mer tous les cent ans.
Puis : quelle peut bien être la véritable mission du « rafteur » humanitaire ?
Plus loin on se demande si les humains ont des souvenirs qui n’obéissent pas à leur rappel ?
Suit une la magnifique histoire de la transformation de l’homme-poisson en mammifère, selon Primo Levi.
Il nous livre ensuite sa version du Mythe du Golem du rabbin de Prague.
Après quoi, on ne peut que s’intéresser à cette jeune fille qui comprenait les messages envoyés par les plantes et les arbres !
L’avant dernière nouvelle nous fait déjà entrevoir les dégâts potentiels de l’industrie publicitaire.
Et dans la dernière, nous découvrons les déconvenues d’un agent affecté « à la vérification du coefficient de viscosité de l’eau » …
Ce « petit inventaire » (!) vous aura-t-il convaincu d’entrer de plein pied dans le fabuleux et très avant-gardiste univers des histoires « pas si naturelles que ça », de Primo Levi ?

Thomas Bernhard : Goehte se « mheurt » (suivi de trois autres nouvelles)





Thomas Bernhard est né en 1931, à Heerlen (Pays-Bas). Son enfance est marquée par une vie itinérante et une maladie pulmonaire, dont il souffrira toute sa vie. Il vit l’école comme un cauchemar. En 42, il est maltraité et humilié durant le séjour qu’il fait dans un centre d’éducation national-socialiste pour enfants en Thuringe. Placé dans un internat nazi, il écrira comment à son sens, « l’éducation d’après-guerre était la même que sous le nazisme ». Thomas Bernhard était un « pur » autrichien, pourtant, il n’eut jamais de mots assez durs contre son pays, tout en y vivant une partie de sa vie. Homme exigeant, il écrivit son premier roman en 1963 et mourut d’une maladie pulmonaire en 1989.



Goethe se mheurt (avec un « h » entre le « m » et le « e »), est la première des trois nouvelles de ce petit volume magique au titre éponyme (éd. Folio, trad. par Daniel Mirsky).
Elle commence ainsi : « Nous sommes le matin du 22 ». Ni le mois, ni l’année ne sont précisés. Or on ne tarde pas à deviner qu’il s’agit du 22 mars 1832 : date de la mort de Goethe, « le plus illustre Allemand de tous les temps, "tétanniseur" de la littérature germanique ». Ce Johan Wolfgang von Goethe ne disant autre chose de lui-même, à son heure d’agonie, que : « Ils sont tous tombés dans le piège de mon Faust » !
Pour l’heure, le narrateur du récit va nous retransmettre tous les échos (inimitiés et jalousies) que les « amis » du maître échangent autour de son lit de mort. Et, nous n’allons pas être déçus !
Dans Montaigne, un récit, suivi de Retrouvailles, Thomas Bernhard nous offre deux petites variations sur le thème de l’enfer familial (un des thèmes récurrents dans son œuvre). Le narrateur de la première nouvelle fuyant sa famille, « ses persécuteurs », part se réfugier dans un coin de la tour familiale, emportant avec lui, un livre de la bibliothèque. Il tombe par hasard sur Montaigne, dans les bras duquel il compte bien se réfugier. Une fois à l’abri, volets clos, trouvera-t-il enfin la paix ? Suit dans la seconde nouvelle : une autre variante de « l’enfer des maisons familiales ». Aboutira-t-elle au même cauchemar ?
Enfin, dans Parti en fumée, carnet de voyage pour un ami d’autrefois, la dernière nouvelle, on se demande pour quelle raison le narrateur écrit à un de ses anciens amis architecte, avec lequel il est depuis longtemps fâché ! Ne serait-ce que pour lui raconter que son dernier rêve à propos de l’Autriche « que j’ai fui depuis des lustres, le pays le plus laid et le plus ridicule au monde ! » ?
Ainsi nous découvrons l’autre thème favori de Thomas Bernhard. Et avec quelle élégance de style !

Daniel Blanchard : la vie sur les crêtes




Nous vous épargnerons la biographie de Daniel Blanchard, puisque c’est justement son œuvre autobiographique que nous proposent les éditions du Sandre : La vie sur les crêtes. Celle-ci est précédée d’une citation de L’homme sans qualité de Robert Musil : « S’il y a un sens du réel, il doit y avoir aussi un sens du possible » …
Pour aller vers ce possible, Daniel Blanchard nous entraîne par petites touches, vers le commencement : son enfance peu banale. Un matin du printemps 1944, âgé de dix ans, accompagné de sa mère, ses deux frères et de Catherine, l’amie juive qu’ils ont caché à Barcelonnette, la petite troupe part dans la montagne vers une destination inconnue. Au hasard d’un chemin, ils croisent leur père, prof d’histoire, communiste et résistant « sur les crêtes ». Ce dernier leur indique où aller, eux aussi, se cacher des rares vichyistes qui sévissent à Herbez, un des petits villages de la vallée de la région, quasiment autarcique. Mais où les Allemands sévissent encore par intermittence.
L’évocation de ces jours-là se fait tout le long de très belles pages, fortement marquées par l’amour de la nature du petit Daniel.
Nous suivons ce dernier tandis que la famille est de retour dans le Paris d’après-guerre. Entre deux considérations géopolitiques sont évoqués, le rationnement, le retour des rescapés de la Shoah, la colonisation triomphante, etc. Au niveau personnel c’est en classe de quatrième qu’il découvre l’univers du surréalisme. Mais par opposition à son père qui, dégoûté du PC, s’enferme dans des convictions réactionnaires, Daniel Blanchard, lui, découvre Michel Bakounine, Voline, Victor Serge tout en écoutant les disques de Billy Holliday.
Ne sachant trop quel chemin suivre, il finit par se décider pour le professorat et commence à fréquenter à la fac et le groupe Socialisme ou Barbarie dans lequel il va militer durant huit années.
Tout le long des chapitres suivants, il va longuement nous en révéler l’histoire, qui couvre les années de la toute-puissance de De Gaule, jusqu’à la révolte algérienne. Cela étant entrecoupé par ses retours à la montagne, sa rencontre avec Guy Debord et Michèle Bernstein, les fondateurs de l’Internationale situationniste. Nous verrons également comment il va réussir à échapper au Service militaire, puis le suivre durant une année en coopération dans la toute nouvelle République guinéenne. Encore de magnifiques pages toutes dévouées à la « magnifique Afrique » et à la solidarité des Africains.
De retour à Paris, il travaille de nuit pour l’agence AFP « tandis que nous n’avions pas su voir ce qui dans la société française, préparait, souterrainement l’explosion de mai 68 ». Nous allons suivre avec lui les mois de révolte.
Mais ce qui va le marquer beaucoup plus durablement, c’est sa rencontre avec Murray Bookchin [note] , l’anarcho-écologiste américain, qu’il va suivre en Amérique. Passage très intéressant, puisque nous pénétrons alors dans le Vermont alternatif des communautés. De retour à Paris sans le sou, va démarrer pour Daniel Blanchard sa dernière aventure et son dernier rêve « qui va donner un sens au reste de sa vie » : l’occasion de traduire et d’éditer les écrits de Bookchin.
L’autobiographie de Blanchard s’achève sur « quelques pas en arrière », lors desquels il nous décrit ses compagnons de lutte et amis situationnistes perdus en cours de route, « sur le fil du temps et sur le fil les crêtes » ! Une autobio qui ne peut que donner envie de relire l’incontournable :

Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations de Raoul Vaneigem



Raoul Vaneigem est né à Lessines (Hainaut, Belgique), en 1934. Ecrivain et philosophe, il est surtout connu pour sa participation centrale de 1961 à 1970, à l’Internationale situationniste aux côtés de Guy Debord. Médiéviste, spécialiste des hérésies, il est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages.



Mais, pourquoi relire le Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes génération (éd. Folio) ? Bonne question ! Entre autres, parce que cet ouvrage n’a pas pris une seule ride, depuis bientôt soixante ans. Aussi, dans la préface de cette seconde édition, écrite par Raoul Vaneigem en 1991, ce dernier nous explique le chemin parcouru par son Traité, depuis le début des années 60, tandis qu’il fut refusé par treize éditeurs ! Il parut finalement en novembre 67, six mois seulement avant les événements de mai 68. Période où, selon Raoul Vaneigem, beaucoup d’individus saisirent l’occasion « d’ouvrir boutique dans la contestation, en se dispensant de rien changer d’un comportement rompu aux mécanismes de l’emprise marchande. Soit, ils se forgèrent de nouvelles carapaces caractérielles au feu verbal du militantisme terroriste, soit ils entrèrent dans la carrière bureaucratique et firent glorieusement partie des meilleurs rouages opérationnels de l’Etat ». Tirade qui ne peut que faire penser à l’ouvrage de Guy Hocquenghem, Ceux qui sont passés du col Mao au Rotary (1986).
On pourrait croire qu’en ces termes, « la messe est dite ». Mais, que nenni ! Car Vaneigem maintient sa langue, et bien pendue ! Il va ainsi nous expliquer en détails, en quoi pour lui 68, n’a pas échappé à la règle de toutes les révolutions ou révoltes et surtout pour quelles raisons socio-économiques. Il nous propose ensuite l’impossible : c’est-à-dire d’essayer de relire les deux parties antagonistes du Traité (celle sur la perspective du pouvoir, puis celle du dépassement), non pas successivement comme l’exige la lecture, mais simultanément, s’il se peut. « La description du négatif fondant le projet positif et le projet positif confirmant la négativité », et inversement !
Osons avouer que nous ne sommes pas astreints à cet exercice ! En revanche, ce que nous vous proposons ici, pour chacun des chapitres évoqués dans le Traité, est une sélection de petites phrases « dynamites », du style de celle servant d’introduction : « J’ai tué parce que je m’ennuyais » ! La plupart de ces petites phrases étant comme autant de synthèses du contenu très argumenté (parfois peu), que renferme chaque étape du discours :

Le premier chapitre de la première partie (pour rappel : la perspective du pouvoir) est ainsi consacré à « L’insignifiant signifié », soit : « l’ensemble des croyances dissimulant l’homme à lui-même ou l’illusion de "l’être ensemble", c’est-à-dire : l’amour impossible dans un monde malheureux » !

Se succèdent ensuite, par thèmes, toute une panoplie de considérations philosophiques, sociologiques, etc.

Ainsi dans Individualisme et collectivisme, Vaneigem nous explique comment dans l’un ou l’autre de ces deux systèmes : « L’état d’abondance est un état de voyeurisme ».
L’humiliation : « Entre agresseurs et agressés, propos, gestes regards s’égarent à la façon des balles perdues. Dans la moindre éraflure se glisse la gangrène ».
L’homme objet : « La poignée de mains (que le regard dénie) noue et dénoue la boucle des rencontres ».
L’isolement : « Les gens offrent dans les transports, une expression insoutenable de déception, de hauteur et de mépris, comme l’effet naturel de la mort sur une bouche sans dents ».
La souffrance : « En mariant la souffrance à l’homme, le christianisme, cette thérapie maladive a réussi son coup de maître ».
La Déchéance du travail : « Comment n’a-t-on pas vu que le travail productif se substituait simplement au principe d’autorité féodale ? ».
La « décompression » : « Le tyran meurt en souriant, car il sait qu’après sa mort, la tyrannie changera seulement de mains et que l’esclavage est sans fin ».
La Communication impossible : « Selon "l’humaniste" Fourestier [?] : "Plus nous produisons, mieux nous vivrons" : alors, sommes-nous condamnés à l’état de mieux-être ? ».
A propos de L’échange : Raoul Vandegeim nous rappelle, entre autres, que celui-ci est issu de la bourgeoisie. Sa conclusion : « Jamais la bourgeoisie n’aura été assez grande qu’en disparaissant » !
Au sujet du Don : « On ne peut songer qu’à André Breton et ses amis, offrant des roses à chaque jolie passante du boulevard Poissonnière et suscitant aussitôt la méfiance et l’animosité du public ».
Sur les Techniques : « Une égale carence frappe les civilisations non industrielles où l’on meure encore de faim et les civilisations automatisées où l’on meurt d’ennui ».
Le règne du quantitatif : « Eros quantitatif de la vitesse, du changement rapide, de l’amour contre la montre déforme partout le visage authentique du plaisir et donne naissance à la géométrie du pouvoir parcellaire ».
De l’abstraction : « Le léninisme c’est aussi la révolution expliquée à coups de fusils aux marins de Cronstadt et aux partisans de Makhno : une idéologie. Or, la révolution cesse dès l’instant où il faut se sacrifier pour elle » !
Le sacrifice : « Le masochisme de l’honnête homme ».
Séparation : « Distinction sociale entre les maîtres et les esclaves et ce, depuis la dégoûtante invention de dieu, qui justifie la domination de l’homme par l’homme ».
Organisation de l’apparence : « Dans un monde régit par le mensonge, l’homme est lui-même un mensonge : incohérence du spectacle et spectacle de l’incohérence ».
Le théâtre : « Lieu où la société des hommes prend la place des dieux ».
Jouer un rôle dans la société : « C’est figurer des personnages hybrides, hostiles aux vrais désirs, sous couvert de les satisfaire. La vraie mission du rôle : adapter l’individu aux normes sociales. On vit un rôle mieux que sa propre vie ».
Faire bonne figure : « Participer au spectacle ».
Fascination du temps : « L’homme sur le plan de la vie authentique (contre le paraitre) en reste au stade de l’adaptation animale : spontanéité de l’enfance, consolidation adulte et épuisement précoce par la vieillesse ».
Le mal de survie : « L’expansion de la technique et du confort font les êtres se replier sur eux-mêmes, se racornir, vivre petitement, au ralenti et mourir pour des détails ».
Le refus en porte-à-faux : « L’existence d’un pouvoir hiérarchisé suffit parfaitement à expliquer la permanence d’une contestation et la répression qui la brise ».
Et enfin, last but not the least : Quid du nihilisme ? « La maladie infantile du révolutionnaire ? ».

Dans la seconde partie du Traité, (pour rappel, le « dépassement du pouvoir »), Raoul Vandegeim renverse la perspective. Ainsi nous propose-t-il de « remplacer la connaissance par la praxis, la spontanéité ou le jaillissement encore immaculé ».

Pour ce qui concerne de La poésie : « La poésie doit se moquer de la poésie ; le poème doit abolir le poème ».
Maîtres sans esclaves : « Refus absolu de toute hiérarchie à l’intérieur d’un groupe ».
L’espace-temps : « La durée tient l’espace en laisse, nous entraine vers la mort et ronge l’espace de notre vie ».
L’enfance : « Le moment révolutionnaire par excellence : vers une éternelle jeunesse ? ».
La réalisation : « La subjectivité, l’identité retournée ».
L’amour : « Aurait-il seul, su préserver sa dose de liberté ? Oui, à condition d’en exclure les rapports d’objets et les mythes ». Au sujet de l’amour, André Breton suggérait : « Amants faites-vous de plus en plus jouir ». Diogène, lui : « L’amour est l’occupation des paresseux ». [NdR : Les militants du FAHR proposaient eux : « Prolétaire de tous les pays : caressez-vous » !]

Revenons-en à Raoul Vaneigem et pour finir son dernier Eloge, celui du jeu authentique : « Sans règles, sans sacrifices, sans rôles et sans pouvoir. Seulement le plaisir révolutionnaire ».
L’ouvrage se termine par un « Toast aux ouvriers révolutionnaires ». Texte qui date de 1972, et dresse un constat des résultats du Traité, quatre ans après mai 68, que nous vous laissons découvrir. Mais qui se termine par ces mots : « Pour un monde de jouissance à gagner, nous n’avons à perdre que l’ennui ». Soit, la promesse (encore à réaliser) d’un beau voyage au pays de l’utopie, proposé aux jeunes générations, avec force compagnons de route.
Et pas des moindre puisqu’il s’agit, entre autres, de : Lautréamont ; Sergueï Essenine ; Franz Kafka ; Aimé Césaire ; Le Père peinard ; Malcom Lowry, Vassili Rosanov ; Witold Gombrowicz, Jules Vallès, Bertolt Brecht ; William Shakespeare ; Albert Libertad ; Lewis Caroll, Chirico ; Wilhem Reich ; Antonin Artaud ; Soren Kierkegaard ; James Joyce ; Vincent van Gogh ; Paul Klee, le Marquis de Sade ; Albert Einstein ; Guy Debord, Friedrich Nietzsche ; George Orwell ; Norman Brown ou encore Victor Serge !
Bonne lecture et bonne découverte ou redécouverte !

Patrick Schindler, individuel FA Athènes

Une chanson de Raoul VANEIGEM par Fanchon Daemers ...








PAR : Patrick Schindler
individuel FA Athènes
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1

le 5 décembre 2023 19:23:22 par Jean-Michel Deche

Je soupçonne le Rat noir de manger les livres pour les lire plus vite !!!

2

le 6 décembre 2023 15:20:42 par max

J’ai loupé la date anniversaire du Rat noir. J’espère qu’il ne m’en veut pas. Si je continues à lire ses articles ce n’est pas pour me faire pardonner mais bien parce qu’il éveille ma curiosité et m’enchante encore.

3

le 7 décembre 2023 11:36:48 par Le Rat noir

Cher Max,
Comment t’en vouloir apres un si gentil message !
Et puis les anniversaires, après tout, ce ne sont que des bouées de repères accrochées sur le bord de nos vies...

4

le 7 décembre 2023 12:01:00 par Le Rat noir

Réponse à Jean-Michel :
Oui, en effet le Rat noir mange les livres.
Le problème c’est que certains sont plus difficiles à digérer que d’autres.
Les livres indigérables, il les élimine.
Les autres, il les assimile "avec gourmandise", comme disait Arthur Rimbaud, car ils enrichissent une vie souvent, hélas, bien banale à vivre !