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Théories politiques
par FAI. Federación Anarquista Ibérica le 21 février 2021

Contre la politique des

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Traduction Monica Jornet Groupe Gaston Couté FA




CONTRE LA POLITIQUE DES "SAUVEURS"
Pour qui veut changer le monde, mais pour de vrai ; pas en réformant le capitalisme.
Septembre 2020.

A lire chaque lundi dans le Monde Libertaire en ligne.


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Le discours anti-électoral du mouvement libertaire est visible à travers les milliers de textes et de manifestes publiés par les anarchistes depuis plus de 150 ans. Le temps nous a donné raison et l’inefficacité des politiciens est patente mais le discours actuel est encore plus évident. Dans le monde globalisé d’aujourd’hui, il ne peut échapper à personne que le Gouvernement ne fait qu’obéir aux ordres de l’IBEX35, du FMI et des quatre millionnaires en échange d’un bon salaire et de commissions juteuses. Même dans l’hypothèse, peu probable, où un parti réellement désireux de changer le système gagnerait les élections, il ne pourrait mener à bien aucun changement car il serait happé par la bureaucratie, les dés seraient pipés et il serait boycotté par les multinationales jusqu’à mouiller ce nouveau Gouvernement dans le chaos ou s’en débarrasser. Le Gouvernement finira par être le cabinet de gestion gratuit de la bourgeoisie.
Nous ne sommes pas convaincus par ceux qui décident, en connaissance de cause et sans être dupes d’après eux, d’entrer dans le jeu.
Sur la question, notre position est claire : il ne faut pas voter. Chaque fois que nous nous rendons aux urnes, nous légitimons un système qui donnera le pouvoir à un petit nombre. Chaque fois que n’importe quel parti (toujours financé) remporte les élections, c’est le système qui gagne. La participation du peuple au jeu est recherchée dans le but de le rendre complice des décisions prises sur les quatre années à venir. Même si le gagnant n’est pas le parti pour lequel tu as voté, en tant que démocrate tu dois accepter que d’autres qui ne te plaisent pas, prennent le pouvoir, et en tant que membre du corps électoral, tu dois par conséquent accepter ta défaite et admettre leur victoire. Aujourd’hui, au sein de l’Europe et du grand capital, la plupart des États qui se font appeler "développés", étendent leur mainmise sur le monde et sur tout être vivant, avec leurs armées, telle que l’OTAN, et leurs banques qui portent la guerre et la misère partout où ils repèrent des affaires possibles et des ressources naturelles ; étant bien entendu que l’État a besoin à cet effet de soutien et de participation du système, c’est-à-dire de ton bulletin de vote. L’important. à leurs yeux, c’est ta participation aux côtés de l’État.
Celles qui ne voient que leur environnement proche ou leur pays quand elles se rendent aux urnes ne sont pas conscientes du fait que dans un si vaste système dont l’économie est désormais mondiale, chaque décision ou légitimation des institutions criminelles est lourde de conséquences ailleurs. Il est vrai que tu peux aller voter pour voir si cette fois il y aura des changements bénéfiques pour ton environnement proche mais il est plus probable que par ta participation tu soutiennes d’autres types d’intérêts.
En ce qui concerne les changements dans notre environnement proche, la population qui se considère de gauche et va voter, n’est pas consciente du fait que ses partis se sont vendus. En perdant les élections, elle n’a pas d’autre choix que d’assumer sa défaite et ne pouvoir se plaindre pendant quatre années. Elle a accepté le jeu et elle a perdu. Quiconque te dira que si tu ne votes pas, tu ne peux pas te plaindre, se trompe, c’est exactement le contraire. Tu t’es rendu aux urnes et tu as perdu, maintenant il faut faire avec.
Les sondages, la télévision, la police, etc. se chargeront de faire en sorte que le nouveau candidat marche dans la direction voulue. Il est curieux de constater que les médias ont la capacité de faire gagner un candidat ou de le faire oublier.
On nous affiche une couleur pour chaque parti pour qu’on puisse les distinguer. Nous nous rendons aux urnes la conscience tranquille en croyant que nous avons pris part aux décisions concernant notre avenir ; c’est absurde. Nous allumons le poste télé et la présentatrice désignée nous donne les résultats électoraux avec des graphiques de couleurs en forme de fromage comme si nous étions des imbéciles. Si nous réfléchissons la tête froide, le seul moyen légal qu’on nous propose pour changer les choses, c’est de glisser un petit papier tous les quatre ans dans une boîte en verre. C’est terrifiant.
On se moque de nous et on nous insulte en donnant le non de "journée de réflexion" à la veille des élections, ce qui montre bien qu’ils veulent que nous pensions à la politique un jour tous les quatre ans et que nous allions légitimer le système en déposant un bulletin de vote secret dans une urne. Le vote secret est une autre méthode pour désorganiser le peuple et met en évidence deux questions distinctes : d’un côté une communauté n’est pas en mesure de s’organiser si les personnes ne connaissent pas la tendance idéologique des autres, c’est-à-dire que quiconque ne connaît pas les opinions de sa voisine, ne pourra jamais s’organiser avec elle et laissera son avenir entre les mains de l’État et de la police. D’autre part, le vote secret reste nécessaire pour un peuple qui, il n’y a pas si longtemps, était assassiné pour ses idées. Le franquisme et la peur qui perdure après quarante ans de dictature, reflète toujours la peur de la politique au sein de la société, y participer et afficher ses opinions.
Pour résumer : des années et des années de manipulation et d’agression constante de la part des élites et des institutions sont parvenues à inculquer une mentalité bien particulière : même si les gens ne se sentent pas bien et ne sont pas satisfaits de leur vie, ils ne verront que la voie parlementaire et institutionnelle pour changer les choses. Il faut se rappeler qu’on n’a jamais gagné le moindre acquis ou le moindre droit par cette voie, appelée légale pour nous persuader que la légalité est le seul chemin à suivre et pour que nous ignorions que c’est un jeu cruel inventé pour que rien ne change. On nous a fait le cadeau de la démocratie pour que nous jouions aux partis et aux politiciens, pour que nous mettions tous nos espoirs dans des partis qui font juste du cinéma et rien de concret. Même le mieux intentionné finit par se vendre ou par céder aux banques, aux grandes entreprises etc. qui contrôlent l’économie, la science, les médias et nos vies.
Le meilleur exemple à rappeler, c’est la Restauration à la fin du XIX siècle. Les deux partis importants du royaume d’Espagne se relayaient pour mener à bien la farce de la démocratie et avaient dupé et soumis le peuple tandis que celui-ci attendait désespérément le changement. Ça ne vous dit rien ? Aujourd’hui, plus de cent ans après, nous en sommes au même point, à jouer à la monarchie parlementaire, avec un roi mis en place par Franco, également au service des élites et pour qui évidemment personne n’a voté parce que certaines choses sont sacrées.

PAR : FAI. Federación Anarquista Ibérica
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