55e congrès de la Fédération anarchiste

mis en ligne le 22 juin 2007

Ni fascisme ni post-fascisme

Le changement proposé par le Front national n’apporte pas une voie politique et sociétaire nouvelle mais vise à mettre en pratique de vieilles idées déjà éprouvées douloureusement, en particulier en France.

*10 Juillet 1940 : l’assemblée nationale vote les pleins pouvoirs à Pétain (y compris une majorité d’entre les socialistes). C’est le début de la «révolution nationale», puis «la voie de la collaboration» ;

*avril 1998, les élus du centre et de droite pactisent avec le Front national lors des élections régionales.

Le FN a désormais enraciné son électorat et profite du jeu politicien pour s’ancrer dans les institutions. On peut s’attendre à ce qu’il s’affirme à nouveau à l’occasion des prochaines élections, les européennes, puisque le thème de l’Europe divise la droite comme la gauche.

Aucun parti politique ne peut passer pour un rempart crédible contre la progression du FN. Pas le PS qui est pour beaucoup dans sa médiatisation, se conduisant en pompier pyromane. La préférence nationale ne s’exprime pas seulement à Vitrolles mais aussi dans les lois Chevènement. Pas le PC dont les thèmes nationalistes et autoritaires ont permis le transfert de nombre de ses électeurs vers le parti qui se prétend faussement être aujourd'hui «premier parti ouvrier de France». Pas non plus les politiciens de droite qui en sont venus à composer puis à pactiser plus ou moins secrètement avec les néo fascistes et n’ont pas rendu ceux-ci plus respectables mais se sont simplement révélés plus malhonnêtes que ne le croyaient les électeurs. Les partis de droite comme de gauche souhaitent en vérité maintenir l’ordre établi.

Lutter contre le FN ne suffit pas. Il faut surtout lutter contre ses idées, ses valeurs et ses pratiques. Celles-ci se diffusent à tous les niveaux de la société, par les discriminations de toutes ordres (chômeurs, immigrés femmes, homosexuels….) ; la banalisation de la xénophobie et de l’antisémitisme, l’exploitation de la délinquance et du chômage dans un discours terrorisant sur «l’insécurité», liant presque toujours délinquance et immigration. Tout parti politique a maintenant inscrit un chapitre «sécurité» dans son programme.

La fédération anarchiste entend donc s’inscrire non pas dans un «Front républicain» électoraliste mais dans un front des luttes. Les anarchistes appellent à investir toutes les luttes qui sont non seulement sociales mais visent à repousser toute expression de xénophobie, à déconstruire les slogans simplistes, à dénoncer le double langage qui vise à faire passer pour respectable un parti dont les fondements idéologiques sont parmi les pires que l’ont ait connus dans le monde et à déjouer ses tactiques opportunistes.




COMMENTAIRES ARCHIVÉS


Helio Hoarau

le 22 avril 2012
je suis anarchiste , mais tout seul sans avoir rejoint aucune lutte ni associations , comment m'y prendre ? je me suis renseigné et j'comprend pas vraiment le fonctionnement de la FA avec ses innombrables groupes

André

le 23 avril 2012
Vous pouvez vous adresser au secrétariat des Relations intérieures de la Fédération anarchiste (relations-interieures(arobase)federation-anarchiste.org), qui vous renseignera sur la FA en général et son organisation en particulier.

Zohra

le 24 avril 2012
Vous pouvez entrer en contact avec un ou plusieurs groupes:
http://www.federation-anarchiste.org//spip.php?article10