Météo syndicale

mis en ligne le 12 mars 2015
Drôle de temps… Il y a quelques semaines, dans certaines gazettes, quotidiens et hebdomadaires confondus, ça sentait la poudre. On voulait en découdre, on déclarait urbi et orbi que les luttes sociales se multipliaient, que la place était faite pour le retour à des grèves pour les salaires. Sanofi, Renault, les routiers, les Aéroports de Paris, le climat social sortait de l’hibernation, de l’engourdissement causé par le filtre du 11 janvier. Mais voilà qu’un nouveau miroir aux alouettes apparaît dans le paysage : les cantonales. ça s’active de partout, la droite et l’extrême droite se taillent des croupières et la majorité gouvernementale tente de sauver les meubles.
Pourtant, les divers états-majors des boutiques syndicales ont des projets tout pleins leurs cartons ! En ce moment à Montreuil on célèbre les 120 ans de la CGT 1. Dans les instances, on y va de belles déclarations. Ainsi Maryse Dumas : « Nous partons de l’idée que la CGT est toujours jeune des espoirs qui l’ont fait naître il y a cent vingt ans. Quels sont ces espoirs ? L’idée de construire une société dans laquelle ceux qui vivent de leur travail puissent avoir une place reconnue, digne et dans laquelle on puisse vivre correctement de son travail, et une société solidaire, fraternelle, ouverte vers les autres et capable de faire du respect des différences une richesse. »
Vous avez, comme tout le monde, suivi les péripéties de l’annonce de la mort de Martin Bouygues. À l’AFP, la direction cherche à faire porter le chapeau aux salariés. À notre connaissance, seul le SNJ-CGT a réagi en dénonçant, entre autres, un « rythme de travail intenable » au sein de la rédaction. Le coupable serait le PDG de l’AFP, Emmanuel Hoog, d’ailleurs candidat à la tête de France Télévisions : « Qui désorganise la rédaction de l’agence par sa gestion lamentable depuis des années ? […] Qui a amené l’agence à une situation financière catastrophique et taillé dans les moyens humains et techniques de l’AFP ? » Beaucoup de questions à poser et, en ce moment, pas à Gattaz. Le lider maximo du Medef a d’autres chats à fouetter. D’après quelques indiscrétions veant de ce qu’il conviendrait d’appeler le Dallas du patronat il y a du chambard chez les copains du gouvernement. Pour tenir compte des nouvelles régions administratives, Gattaz va chambouler les unions régionales du Medef. Y a sûrement des maroquins qui sautent. D’où l’ire des personnes concernées.
En attendant les nouvelles défaites électorales on peut toujours relire l’ABC syndicaliste de Georges Yvetot et méditer sur : « Entre les patrons et les ouvriers, il ne peut jamais se conclure un contrat au sens précis et équitable du terme. »



1. La nouvelle équipe dirigeante va-t-elle rééditer Pouget, Yvetot ou réhabiliter Griffhuelhes ? Ah qu’il est bon de rêver !