« Je me souviens aussi… »

mis en ligne le 5 mars 2015
Laurent Melon est un grand peintre. Pour s’en convaincre il suffit de se rendre à ses expos. Ou de lire Les Fables d’Esope (éditions libertaires) ou La Légende des siècles (éditions libertaires) qu’il a somptueusement illustrés. C’est décalquant. Comme fut décalquante la décoration qu’il fit l’an dernier de la librairie Publico et de sa vitrine. Sa complice, Mary Waltz et ses masques et sculptures, complétait le « tableau ». Les passants s’arrêtaient tous dans la rue Amelot pour contempler. Ébahis !
Mais Laurent Melon est aussi un putain d’écrivain. Ce livre en témoigne.
À la mode de Pérec, ce livre balaie, en effet, quarante-cinq ans de ses souvenirs. C’est éclectique en diable. Il y a des souvenirs perso. Bien sûr ! Mais également des souvenirs de toutes sortes. Sportifs, musicaux, culturels, politiques… Il y a là l’essentiel de ces dernières décennies. Quasiment un vrai livre d’histoire pour les pas nuls. Les anciens vont se faire un trip nostalgie. Les d’jeunes vont découvrir cinquante mille choses. Et, en plus, c’est formidablement bien écrit. C’est du Fellini dans le texte. Du Pasolini dans la musique des mots.
En début de livre, douze pages de ses peintures. En quadri, papier glacé. En 4e de couv', un hommage appuyé de Benoist Rey : « Le môme Melon n’a rien oublié de son enfance. Pour les plus jeunes, c’est le Tour de France des émotions, ça tient de l’inventaire à la Prévert et du catalogue Manufrance des émotions, ça sent la cour de récré et le bistrot canaille. Mélangeant tendresse et rock, ce vieux bougre nous en ferait écraser une furtive ! À déguster avec un bon coup de rouge d’Anjou. »
Sérieux, c’est un super bouquin !