Météo syndicale

mis en ligne le 12 février 2015
Armistice sur le plan social ? Après la déferlante de l’union sacrée (endormie histoire de faire la jonction avec le souvenir des « potes » ?) la sortie du conflit interne de la CGT « par le haut » et l’annonce par le nouveau lider maximo, Philippe Martinez, d’une action nationale début mars, quoi de neuf ?
Pour Force ouvrière, c’est le temps d’un congrès qui se veut conquérant et fédérateur, farouchement opposé à la politique du gouvernement. Retour aux fondamentaux, comme : « Par le dialogue avec les salariés. L’objectif est de mettre sur pied des mouvements sociaux d’une ampleur telle que le gouvernement recule. Il faut impérativement construire un rapport de forces, mais il ne suffit pas de claquer des doigts pour l’imposer. Un salarié est d’abord confronté à des angoisses quotidiennes très concrètes : il se demande si sa boîte va avoir des difficultés, s’il va être licencié, comment il retrouvera du boulot ensuite, etc. Malgré tout, nous devons tenter de construire des actions communes, ce qui implique de se parler entre organisations syndicales. » Le ton est donné, ou est-ce une déclaration d’intention ? L’élan unitaire du 26 janvier était-il annonceur d’un printemps syndical à venir ou une attitude « histoire de » 1 ?
Ce n’est pas la conférence de presse de François Hollande qui pourrait entraver la voie vers un front syndical, le joyeux luron (sic !) gardant le cap de la logique d’austérité. Y aurait-il un soupçon de frilosité dans les états-majors syndicaux ? Ou faut-il, encore une fois, trouver l’explication dans l’élaboration de savants melting-pots qui mêlent habilement tout dans un front républicain ?
Ainsi face aux méfaits annoncés du projet Macron, circule une déclaration : « Ce projet de loi, en débat au Parlement, est guidé par une logique de déréglementation généralisée qui n’a comme objectif que le maintien des profits aux dépens des salaires, des pensions, seuls moyens de vivre pour la majorité de la population et au détriment de la protection sociale. Plus d’égalité, plus de fraternité, c’est ce que nous voulons, c’est le contraire de la loi Macron. » Certes, mais à part de marchepieds pour des fonctions de pouvoir quid de la présence syndicale ? Le texte est signé de personnalités de gauche, de responsables syndicaux… air connu qui ne nous convainc pas ! Le mouvement social n’a rien à gagner à suivre les chemins électoraux, à part de nouvelles désillusions.

Fritz Kater
Faud Paris Est



1. Lectrices et lecteurs attentifs auront, bien sûr, noté l’absence fracassante de la CFDT dans les médias. Les transports routiers auraient-ils été une sorte de chant du cygne ?