« Les trois secrets d’Alexandra »

mis en ligne le 8 janvier 2015
« Il faut désobéir »
Alexandra est une petite fille vivant à notre époque. Or, il pèse sur sa famille trois secrets que les lecteurs vont découvrir album après album.
Dans ce premier album, le pépère d’Alexandra emmène sa petite-fille voir un vieil ami à lui : Pierre.
Pierre était gendarme pendant l’occupation. Il a aidé le pèpère d’Alexandra, des juifs, des tziganes, des homosexuels… à se cacher.
Quand Alexandra le rencontre, il lui dit : « Moi je pensais autrement. Qu’il faut parfois désobéir pour rester un homme… Mon métier c’était d’arrêter les voleurs de poules, pas d’éteindre les étoiles. »

« Un violon dans la nuit »
Là, Alexandra est en vacances chez sa tatie Esther. Alexandra s’est fait un tatoo en autocollant sur le bras, et comme elle prend son bain, le tatoo commence à disparaître.
Alors la petite fille demande à sa tatie de lui recoller un tatoo. Tatie Esther détourne la conversation jusqu’à ce qu’Alexandra découvre sur le bras de sa tatie « des chiffres bleu pâle gravés ».
Alors Esther lui révèle le second secret : « Dans les camps de concentration, j’étais devenue un objet avec un code-barre gravé sur la peau, le matricule 45 871. C’est trop difficile. »
Et puis tatie Esther, la musicienne de la famille, explique à Alexandra pourquoi elle ne joue plus de violon. « À cause de la nuit de Noël 1943. On nous a obligés à jouer l’Hymne à la joie de Ludwig von Beethoven… debout, le ventre vide, dans le froid, les doigts gelés sur nos instruments. »
Et puis un jeune garçon avec lequel tante Esther s’était liée d’amitié « s’est écroulé dans la neige » à ce moment-là.

« Viva la liberté ! »
Le pépère d’Alexandra lui propose de venir avec lui voir un match de foot dans lequel joue le Red Star.
Et là il lui dévoile le troisième secret : l’histoire de son ami Rino qui jouait avant guerre avec lui dans l’équipe du Red Star.
« Le groupe de résistance dont Rino faisait partie était le groupe Manoukian… Ils ont fusillé Rino un matin froid de 1944. » Alors, en hommage à son ami Rino, le pépère d’Alexandra assiste à tous les matches de foot du Red Star.
Ces trois albums sont illustrés par Pef. Ses dessins sont violents, parfois à la limite du supportable.
Et les albums sont jalonnés de documents d’époque, non moins violents, pour interroger l’histoire du monde. Admirables et indispensables.

Laurence Warot