Météo syndicale

mis en ligne le 8 janvier 2015
Quand dans une boutique ayant pignon sur rue il y a des travaux, des transformations, il y a la plupart du temps une pancarte avec, écrit dessus : « Pendant les travaux, la vente continue. » Pour la CGT, dite boutique syndicale estampillée, on pourrait dire : « Pendant la déconfiture interne, les conneries continuent ! »
Avant la trêve des confiseurs, Thierry Lepaon, le lider maximo presque partant, avait obtenu la palme d'or de notre cher confrère le Canard enchaîné. Déclarer qu'il ne serait pas le rat qui quitte le navire avait été apprécié comme il se doit…
Bien sûr on ne croyait ni à saint Nicolas, ni au père Noël, ni au petit Jésus et… encore moins aux rois mages, mais le pire « non espéré » serait-il arrivé ? La militance de la base comme les autres qui gravitent dans les instances dirigeantes avaient cru comprendre que l'on pouvait attendre la mi-janvier pour laver le linge en famille ou du moins sauver quelques meubles. Que lucidité et unité pouvaient encore stopper le mouvement centrifuge qui affecte la confédération, que les instances statutaires s’emparent des débats réels, liés à la défense des salariés et des retraités.
Mais qu'apprend-on dans la presse ? Alors que la CGT s'enfonce dans une crise majeure autour du sort de Thierry Lepaon, la centrale a signé, mardi 16 décembre, un accord national interprofessionnel (ANI) sur le contrat de sécurisation professionnelle. Pas beaucoup de détails, quid des autres confédérations ?
Comme le déclare la Filpac CGT : « Qui a donc mandaté des négociateurs pour signer l’accord “contrat de sécurisation professionnelle” ? Pas les syndicats CGT. Ce précédent va-t-il laisser la signature de notre confédération à la disposition d’un groupe sans contrôle ? Qui a décidé que les actions n’étaient pas envisageables contre la loi Macron ? Qui a décidé que le syndicalisme de transformation sociale serait remplacé par le syndicalisme rassemblé autour du gouvernement ? »
Le locataire de Vincennes a-t-il enfumé à ce point les couloirs de la rue de Paris à Montreuil pour que la guerre de succession qui s'annonce de manière à peine rampante tourne à son avantage ? Ou plutôt à sa politique syndicale qui vise en fait à prendre la place de la CFDT !
Étrange début d'année 2015. Il ne suffira pas d'invoquer le retour de Fernand Pelloutier et d'autres « bons bougres », faudrait renverser la marmite de manière urgente.