Météo syndicale

mis en ligne le 4 décembre 2014
« Hollande veut un contrat de travail unique pourvu qu’il soit précaire, le Medef envisage de descendre dans la rue contre la loi qui prend en compte la pénibilité du travail, les deux unis entreprennent ensemble de détruire les prud’hommes, la représentation syndicale ouverte par les seuils sociaux. Ils ont torpillé de concert les allocations familiales avant de s’en prendre aux indemnités des chômeurs qu’ils présentent comme responsables de leur non-emploi. Le tout sur baisse permanente des salaires et des pensions. Le CCN n’a pas pu débattre de rien, et surtout pas de la riposte indispensable. La fonction et la crédibilité de notre syndicalisme sont ainsi mises en cause. » Voici un exemple de ce qui s’écrivait il y a quelques semaines de manière interne à la CGT. Depuis, ça se précipite ! Tout d’abord la question non posée au grand jour : qui fait le service d’ordre dans les manifs du Medef ? Battre le pavé pour libérer les entreprises, briser les chaînes qui les entravent et ouvrir grand les portes au capitalisme pour des extases supérieures ! Mieux que les manifs pour « défendre la famille », mais dans la même veine. Mais qui dit manifestations dit risques de débordements, de contre-manifestations, bref de désordres sur la voie publique ! Les CRS et autres auront-ils tapé avec mansuétude sur les militantes et militants du Medef ? Plein de choses que vous saurez peut-être quand vous lirez ce Monde libertaire.
Sinon, au niveau de la grande bâtisse de Montreuil, les langues se délient et on trouve ça et là des « fuites ». Ainsi : « Voilà des mois que nous disons qu’en ce moment les contradictions internes à la CGT ne reflètent pas des contradictions de classe comme le rêvent certains, mais des querelles de factions pour avoir les postes et pour en croquer. Car le système politique et social français est basé sur la multiplication jusqu’à l’écœurement des institutions dites paritaires (mutuelles, formation professionnelle, conseils économiques et sociaux…) qui en plus se démultiplient avec les lois de décentralisation ! Et là, débats courtois, fauteuils confortables, défraiements copieux, bien loin de la lutte des classes on copine avec l’ennemi. C’est cela qui se développe en ce moment dans la CGT, et ce n’est que l’aboutissement de l’abandon, depuis bien longtemps, des références de classe de notre confédération. On est passé au syndicalisme d’accompagnement conflictuel, au rituel de la rodomontade qui ne fait qu’accompagner l’impuissance et le laisser faire. »
Celles et ceux qui militaient syndicalement déjà il y a quelques dizaines d’années sont dans la perplexité… De cette tempête médiatique autour de la CGT en particulier et du syndicalisme en général que peut-il sortir de bien pour le monde du travail ?
Dialogue social, seuils sociaux, halte à l’embrouille ! Le Medef veut passer le syndicalisme au Kärcher ! Exemple à Amiens où le PDG de Titan renonce à racheter Goodyear « à cause des lois françaises ». Trouverons-nous la solution dans la hotte du père Noël ? Les victoires syndicalistes se trouvent dans les luttes et leur coordination.