Météo syndicale

mis en ligne le 16 octobre 2014
Il y a des moments comme ça. On tombe sur des trésors enfouis. Bon, faut pas exagérer, mais enfin… On croit tomber sur des œuvres cachées de sa fille et on découvre des exemplaires de journaux des années 1980. Des ultimes exemplaires du Matin et des vieux Libération ça vous tape sur les souvenirs…
Ainsi les « confidences » d’Edmond Maire 1 tout juste ancien secrétaire de la CFDT. Un peu d’histoire… En 1971, Edmond Maire est élu secrétaire général de la CFDT. Il restera l’un des dirigeants ayant le plus marqué l’histoire de la centrale syndicale. Il laisse sa place à Jean Kaspar en 1988. C’était en 1964 que sous l’influence d’Eugène Descamps la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) devient la CFDT (Confédération française démocratique du travail). C’est pendant ce que d’aucuns ont appelé « les événements de la fin des années 1960 » que la centrale défroquée prendra son envol… Laissant la bride sur le cou aux aspirations libertaires de mai 1968, la CFDT se déclara même de l’héritage de l’anarchosyndicalisme ! Un recentrage dans les années 1970, la chasse aux moutons noirs et la parenthèse était fermée. Après avoir salué frénétiquement l’arrivée du PS aux rênes de l’État, Edmond Maire mettra un peu de critiques dans ses propos. Ainsi, dans Libération du 24 février 1988, l’ancien militant autogestionnaire pouvait déclarer : « Nous sommes passés d’un excès de programmes et de promesses, tant en 1981 qu’en 1986, notamment sur l’emploi, à un vide de proposition. » Avec en titre : « Maire renvoie dos à dos la gauche et la droite » ! Mauroy, Fabius et Chirac, tous dans le même sac. Il craignait la remise en cause de la Sécurité sociale, du smic…
Aujourd'hui le feu est au lac et les diverses manifestations prévues auront-elles l’effet escompté dans les états-majors syndicaux ?
Pendant ce temps la mobilisation des travailleuses du salon de coiffure du 57, boulevard de Strasbourg à Paris dans le Xe arrondissement se poursuit. L’UD CGT parisienne, des militants du PC, entre autres, soutiennent la lutte de ces sans-papiers. Face à la mairie, aux pouvoirs publics « insouciants », est-ce que ça fera la rue Michel ? On verra bien si le syndicalisme est à la hauteur…





1. Le hasard a voulu que Edmond Maire et Heni Krasucki achètent leur journal au même kiosque dans l'Est parisien. Le camarade qui tenait ce point de diffusion de presse avait même rêvé d’une rencontre fortuite entre les deux dinosaures du syndicalisme ! Les horaires d’achat n’ont pas exaucé ce vœu !