Disparition de Philippe Le Corre, militant anarcho-syndicaliste havrais

mis en ligne le 5 juin 2014
Philippe Le Corre est décédé le 15 mai emporté en moins d’un an par la maladie à l’âge de 55 ans. Jeune lycéen havrais, Philippe Le Corre fréquente le local anarchiste de la rue Jules-Tellier et rejoint le groupe Jules Durand de la Fédération anarchiste. Il fait ses premières armes militantes au printemps 1973 contre la loi Debré sur la réforme des sursis militaires qui déclencha une grève dans 70 % des lycées et mobilisa près de 500 000 lycéens dans les rues.
En 1979, une partie du groupe Jules Durand quitte la Fédération anarchiste et fonde autour de Maurice Laisant et Jean-Pierre Jacquinot une Union anarchiste qui reprendra le titre du Libertaire. Une autre partie du groupe, dont Philippe Le Corre et Philippe Richard, maintient un groupe FA au Havre, qui organisera les 29, 30 et 31 mai 1982 le 37e congrès de la Fédération anarchiste et qui réunira près de 260 délégués.
Devenu infirmier psychiatrique au sein de l’hôpital du Havre, Philippe Le Corre monte en 1985 un syndicat CNT santé/social qui comprendra une vingtaine d’adhérents. Suite à l’incapacité de la CNT à développer une fédération nationale, Philippe Le Corre rejoint en 1988 le jeune syndicat MICT-CGT de l’hôpital créé un an plus tôt.
Au début des années quatre-vingt-dix, il deviendra secrétaire général de son syndicat puis quelques années plus tard cosecrétaire de l’union Santé départementale de la CGT de la Seine-Maritime, membre de la commission exécutive de l’union locale CGT du Havre, de la commission exécutive fédérale de l’UFMICT de la Fédération de la santé et de l’action sociale de la CGT, et enfin administrateur de la section havraise de la Mutuelle nationale des hospitaliers.
De 1997 à 2004, il réadhérera au groupe libertaire Jules Durand avant de rejoindre à nouveau la Fédération anarchiste en adhérent individuel puis au sein du groupe Zéro de conduite.
Aimant à se définir comme Breton havrais, Philippe Le Corre, fier de sa ville de naissance, terre de luttes ouvrières, marquées du sceau de l’anarcho-syndicalisme, n’a jamais caché ses convictions anarchistes et son appartenance au courant anarcho-syndicaliste.
Philippe était marié à Anne-Yvonne et avait deux enfants, Ronan et Iona.