Météo syndicale

« Dire non au pacte de responsabilité, c’est dire oui au progrès social, aux salaires, à l’emploi, aux services publics et à la sécurité sociale, oui au syndicalisme libre et indépendant. » Ben oui, ce bout de déclaration de FO, la CGT tout comme d’autres organisations syndicales pourraient le dire haut et fort. Pourtant, sur le terrain ça se conjugue autrement ! Après l’appel aux urnes contre l’austérité avec les résultats que l’on sait ¹, on a eu droit dans la même direction à « contre l’austérité le 12 avril, dans la rue citoyens » !
Dans cette manifestation de samedi dernier, appelée « le troisième tour citoyen », large spectre à base politique et associative : Parti de gauche, PCF, associations de chômeurs… le tout largement accompagné de la CGT ². Ainsi la secrétaire de l’Union régionale d’Ile-de-France semble plus que se positionner au-delà du champ strictement syndical… « Nous sommes pour un syndicalisme de transformation sociale. Mais il faut aller plus loin et susciter une dynamique de rassemblement bien au-delà, pour construire un rapport de forces favorable. »
On est là dans un positionnement syndical qui mélange allégrement le Programme commun avec celui de la CGTU… tout pour les partis politiques qui sont le fer de lance du progrès social ! Se lier les mains en acceptant une direction politique extérieure au mouvement syndical semble se dessiner à l’horizon. Ce n’est certes pas nouveau, mais le sursaut social de 1936 avait d’autres bases ! Gageons que la confrontation avec le Premier ministre aura mis d’autres idées en tête aux responsables des syndicats représentatifs. Un front syndical minimum pour enrayer la débâcle pour sortir le mouvement social de l’ornière ?







¹. Devant les résultats désastreux le secrétaire général du Parti communiste en a même appelé aux abstentionnistes !
². On a entendu des bruits de discorde à Montreuil, dans les « instances dirigeantes » de la CGT. Il y aurait eu des hésitations pour le ralliement au 12 avril. Indépendance, mais sur quelles bases ?