Météo syndicale

mis en ligne le 20 mars 2014
Décidément, la politique embrouillera toujours le mouvement social ! Entre amis-ennemis, on s’écoute, on s’enregistre allégrement, occupant la une des médias divers. Pour faire dans le satirique, on dira que le monde politique, ces jours derniers, est émaillé de fumigènes et de boules puantes ! Des blagues de potaches ? Non, plus simplement, le monde cruel et impitoyable de la politique ! Du côté des clans divers de l’opposition, ça défouraille au gros calibre, histoire de faire du bruit pour couvrir les remous internes…
Il y avait pourtant du pain sur la planche, question syndicalisme et tractations diverses. Ainsi, il y a eu un recul, temporaire, au sujet de la remise en question de la fonction de l’inspection du travail. Ainsi, Force ouvrière déclarait en début de ce mois : « Sur pression du Sénat, le Parlement a rejeté, le 27 février dernier, la refonte de l’inspection du travail. Dictée par le ministre du Travail, Michel Sapin, elle prévoyait notamment de restructurer les 790 sections autonomes d’inspection du travail, composées aujourd’hui d’un inspecteur et de deux à trois contrôleurs. Ces sections devaient être regroupées dans deux cents "unités de contrôle", réunissant huit à douze agents. Le travail des fonctionnaires aurait alors été placé sous l’autorité d’un responsable ou directeur issu de leur rang, c’est-à-dire à effectif constant et au moment où l’on continue de leur supprimer des postes, mais aussi sous la coupe de deux autres entités de contrôle créées à l’échelle régionale et nationale. »
Pour autant, Gattaz junior et compagnie maintiennent la pression, et pas seulement sur les intérimaires. La CFDT aurait signé le sinistre pacte de responsabilité, tout comme la CFTC et la CFE-CGC. Devons-nous nous contenter d’attendre les résultats de la manifestation des retraités de mardi dernier ?
Du côté de la CGT, s’il y a malgré tout beaucoup de piétinements syndicaux (Goodyear Amiens) un texte circule et pose brutalement les problèmes de fonctionnement et d’orientation de la confédération de Montreuil. Qu’on juge par l’extrait qui suit : « Devenir un appareil d’état, outre le fait que c’est antistatutaire, c’est perdre notre indépendance, et ce quel que soit le gouvernement en place. Cela ouvrirait le champ à un syndicalisme à deux têtes, un syndicalisme des "villes" et un syndicalisme des "champs", un syndicalisme "d’élite" et un syndicalisme du "carreau cassé", un syndicalisme qui s’occupe des problèmes sociétaux en haut et un autre confronté au patronat dans les entreprises. Plus de Code du travail, plus de conventions nationales, uniquement des conventions d’entreprises le temps de la durée de ces entreprises. Financement assuré par l’état, fonctionnariser les permanents, les cotisations seraient un plus, le tout géré par Cogetise qui reverserait aux structures en fonction d’une notation qui pourrait être mise en place. National et territorial. L’avenir ? »
Diable, on croirait volontiers que ce texte est issu d’un site Internet oppositionnel. Que nenni ! Selon des camarades bien informés, on doit plutôt chercher dans les rangs des syndicats du Livre. Les cendres de Pierre Monatte seraient-elles à nouveau incandescentes ? Certes des textes, mêmes plaisants, ne sont rien sans la réalité des luttes, unitaires, bien sûr. De quoi attendre la prolongation du printemps.