Météo syndicale

mis en ligne le 16 janvier 2014
Diable, il y a du scoop dans l’air et à la une de la presse, toutes tendances confondues. Il paraîtrait que le Medef complote à grande échelle, avec Hollande. Gattaz fils va nous faire regretter Laurence Parisot ? Les partenaires sociaux sont devenus des ombres chinoises et « tout pour les patrons » est maintenant la ligne élyséenne… La social-démocratie à la française veut avant tout alléger les charges patronales et déclare des trucs du genre : « Il n’y a pas de prospérité partagée sans compétitivité retrouvée, car l’entreprise est un bien commun à protéger 1. »
Ne voulant pas être en retard dans le débat social, Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, donne de la voix. Les agissements des pouvoirs publics lui ouvrent une voie royale et il a beau jeu de dénoncer le bilan et les propositions économiques de François Hollande. Tout celà répondant « point par point au programme revendicatif du Medef »… Enfoncer des portes ouvertes est devenu, on l’aura compris, un nouvel exploit syndicaliste !
Au niveau mobilisation, une nouvelle grand-messe est annoncée pour le 6 février. La CGT y appelle, « le plus unitairement possible », à ce que tout le monde soit sur le pont, « sur les lieux de travail et les territoires » 2. Une intersyndicale CGT-CFDT-FSU-Unsa se dessine en pointillés… Cherchez l’organisation absente !
Sinon, à Goodyear (Amiens Nord), on occupe le site, on séquestre deux cadres de l’entreprise pour faire avancer les négociations, mais, le moins qu’on puisse dire, c’est que le processus de lutte a des ratés. Le non-soutien objectif de Montreuil, les cafouillis locaux, où syndicalisme et politique dérapent sur place, ne montrent pas un paysage idyllique. Le rêve d’une coopérative ouvrière est passé aux oubliettes et les indemnités de départ vont commencer à avoir des airs de miroir aux alouettes. Un sursaut syndicaliste avant le printemps ?
Pendant ce temps, Édouard Martin, ex-syndicaliste de Florange, se heurte aux épines des socialistes du Grand Est. Certes, avoir prétendu au titre de « cauchemar du gouvernement » et devenir la devanture du PS est un méandre qui peut se terminer dans la déconfiture. Pour un front syndical, il faudra attendre l’après-fièvre municipale. Et que fleurisse le printemps qui renverse les marmites !






1. Dixit à la presse Claude Bartoloné, président PS de l’Assemblée, montant au créneau pour défendre la politique sociale libérale de François Hollande.
2. On sent de manière rampante que le terrain social est divisé en territoires distincts, syndicaux d’un côté et politique de l’autre. Non ?