Météo syndicale

mis en ligne le 11 décembre 2013
« Où va la CGT ? » était dans pas mal de têtes jeudi dernier à la Bourse du travail de la rue Charlot à Paris à deux pas de la place de la République. C’était le congrès annuel de l’Union départementale de la CGT parisienne qui se déroulait salle Hénaff. Modification des statuts, escarmouches et procédures diverses se succédaient quand… badaboum ! un intervenant dénonce au micro des malversations quant à l’attribution des mandats pour la délégation de la fédération du commerce 1.
Troubles dans les rangs et interruption de séance pour que le bureau du congrès statue. Ne dites pas à ma mère que je vois les agissements des marchands du temple, elle croit que je fais du syndicalisme !
Pourtant, un congrès syndical, fédéral ou autre, serait le meilleur moment pour analyser la situation actuelle. Pourquoi l’alliance CGT-CFDT est-elle acceptable dans la Bretagne et non dans le reste de notre bel Hexagone ? Renforcer l’alliance à la base dans les entreprises au lieu d’attendre benoîtement les directives venant des états-majors syndicaux ? Les diverses manœuvres de pouvoir internes importent plus à certains et certaines qu’avancer pour la floraison des luttes actuelles et à venir.
Les municipales à l’horizon obligent les organisations syndicales à monter au créneau contre l’extrême droite. Ainsi, le 29 janvier prochain, CGT, FSU, Solidaires, UNL et FIDL annoncent une journée d’action, déclarant que « les idées et l’influence de l’extrême droite, particulièrement celles du Front National, impactent le monde du travail et par conséquent le monde syndical ».
Un front progressif constitué des syndicats est une bonne chose : espérons que les bonnes fées politiques ne chercheront pas à montrer le bon chemin à tous ces syndicalistes. Car comme tout bon léniniste le sait, ces gens-là ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Le programme, les intentions, sont portés haut, la campagne doit être « de longue durée, marquée par des initiatives plus larges, communes, dans les entreprises, les administrations, les services publics, les localités et les départements ».
Le sinistre accord ANI n’a pas fini de faire des ravages, et l’inspection du travail est attaquée par ce qu’on appelle déjà la réforme « Sapin ». Pour mener à bien le combat contre la disparition du travail généraliste, territorial, indépendant, au service des salariés, le front syndical est constitué de la CGT, de FO, de la FSU et de SUD. Cela veut dire que la CFDT trouve les propositions du gouvernement super-chouettes ? Le syndicalisme revisité par les boutiques homologuées a de drôles de méandres.





1. Quand on cherche des infos « commerce CGT » sur internet, de drôles de choses apparaissent, conflits internes, procès aux prud’hommes. Jugez par vous-mêmes !