Météo syndicale

mis en ligne le 16 octobre 2013
Certes, ce n’est pas la Russie, mais ça ressemble à la Bérézina. On discute de la retraite dans les sphères de la machine de commandes. D’où les diverses actions devant l’Assemblée nationale. Contradiction, puisqu’on le sait, sans même avoir besoin d’espions dans les chambres d’enregistrement pseudo-syndicales : selon les stratégies des partenaires sociaux, il faut jouer sur les deux tableaux. Ce n’est pas aux lectrices et lecteurs du Monde libertaire qu’on va l’apprendre : on déclare à la base, celles et ceux qui payent des cotisations, qu’on va se battre contre ce gouvernement qui ne fait pas mieux que l’autre et, en sous-main, on est debout sur les freins. Au niveau des courroies de transmission, ça pédale grave dans la choucroute. Il y aurait même des élus PS qui rueraient dans les brancards… Comme si c’était nouveau qu’on nous promette la lune et d’autres rasages gratis ! Comme quoi, il faut toujours taper sur le clou question inefficacité (sic !) des promesses électorales.
Ben, on va donner des détails. Dans la nuit du mercredi au jeudi de la semaine dernière, l’Assemblée nationale a supprimé à la surprise générale le report de la revalorisation générale des retraites. C’est, quoi qu’on pense, des gesticulations de l’aquarium, une claque dans la gueule du gouvernement. Donc, il y a des gens qui siègent à l’Assemblée nationale qui jugent que leur parti (le PS) n’est plus que la très lointaine souvenance de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO).
Le quotidien de la rue Béranger à Paris en remettait une louche en titrant : « Jamais assez pour les patrons. » Le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, se dédouanait dans les médias face à ce que tout le monde constate : la continuité de la politique de Sarkozy sous pavillon socialiste. Le Medef, si on a bien compris, en voulait encore plus ! La social-démocratie à la française veut bien vendre son âme aux marchés, mais elle veut se garder des billes… Tout ça nous passe, à nous monde du travail, bien au-dessus de la tête, mais le moins qu’on puisse dire est qu’on se paye notre fiole !
Face à ça, on cherche au-delà des discours une riposte syndicale unitaire sur le terrain. On aura oublié que des élections sont en vue au printemps prochain. Il faut donc faire des alliances et baisser la garde au niveau des revendications sociales.
Si la seule réponse aux attaques contre la retraite s’appelle le Collectif de défense des retraites, alias Ensemble défendons nos retraites, on voit que le profil syndicaliste est dilué. Les syndicats représentatifs actuels seraient à même de défendre le morceau, mais si les clubs politiques s’en mêlent, il y a d’autres enjeux. Ce ne sont pas ceux du syndicalisme révolutionnaire ou du syndicalisme tout court.