éditorial du n°1717

mis en ligne le 3 octobre 2013
Je t’aime, moi non plus. C’est bien le leitmotiv de notre classe politique, que ce soit à droite ou à gauche. À droite, les flingues n’ont pas été rengainés entre Copé et Fillon pour prendre le leadership de l’UMP. Sarkozy pourrait les départager en revenant dans le rôle du sauveur suprême… Encore à droite (au centre ?), Borloo et Bayrou discutaillent pour savoir qui des deux est le plus au cœur du milieu du centre de leur mouvance ; l’ineffable Morin va sûrement les aider à voir plus clair… Chez les écolos (à gauche ?), Mamère claque la porte de EELV: il ne reconnaît plus son parti et le « clan » qui le dirige. À gauche-gauche, Mélenchon et sa grande gueule, ainsi que Laurent et ses troupes, ne cessent d’afficher leur différence pour « orienter » le Front de gauche. Au gouvernement, après les couacs entre Taubira et Valls à propos de justice et sécurité, nous avons droit à l’affrontement entre Valls (toujours lui) et Duflot au sujet des Roms. Plus haut, à l’occasion du retour de Hollande à Florange, on note comme un refroidissement entre le chef de l’État et Montebourg ; ce dernier qui était pourtant en charge du dossier a été prié ce jour là d’aller voir ailleurs (Bruxelles) si l’on avait besoin de lui. Bref, tous ces braves gens avec leur plus beau sourire publicitaire n’en finissent pas d’affûter leurs couteaux. Il faut dire, aussi, que, dans six mois, c’est les élections municipales; les tractations à l’intérieur de chaque camp vont s’accélérer, les « réconciliations » hypocrites entre les chefs vont s’afficher, et tous vont lancer des appels au peuple, car, c’est promis-juré-craché, ils ne veulent que notre bonheur ; choisir nos nouveaux maîtres et la couleur de nos chaînes : pas sûr que ça nous incite à aller danser au bal des faux-culs.