L’être humain et le darwinisme

mis en ligne le 28 mars 2013
Le fascisme naît en tant qu’idéologie au XIXe siècle, quand le capitalisme devient le système dominant, en France avec Gobineau et en Allemagne avec Weismann qui élabore sa théorie dite de darwinisme social où le social serait génétique, théorie qui va justifier l’organisation fasciste de la société comme modèle idéal de l’évolution et qui fondera le délire d’une race supérieure qui devrait exterminer les autres races.
Le néodarwinisme réduit l’être humain au génétique pour justifier une sélection dite naturelle des meilleurs qui seraient définis par la société actuelle avec ses valeurs, légitimant ainsi la société.
Or Darwin n’inclut pas l’être humain dans sa théorie de l’origine des espèces. Il dit que l’être humain a conscience de ce qu’il fait, qu’il a des outils fabriqués et que pour le comprendre il faut s’intéresser à la psychologie. Il distingue donc l’être humain de l’animal.
Aujourd’hui, on parle de phylogénèse, évolution globale des espèces, d’ontogénèse, évolution d’une espèce, les hominidés en particulier avec l’accroissement du volume cérébral, puis d’épigénèse, évolution individuelle avec l’homo sapiens sapiens où l’acquis supplante l’inné génétique. Le social n’est pas génétique mais une création acquise, d’où ses multiples formes.
Kropotkine a montré que l’être humain sortait de la simple loi de la survie de Darwin grâce à l’entraide comme facteur d’évolution. D’autre part, l’acquis supplante l’inné génétique avec l’être humain qui n’est plus soumis à la sélection naturelle. Une société humaine civilisée ne laisse pas mourir les plus faibles et les plus inaptes. Elle les aide et leur permet de se reproduire. Contrairement à l’animal, la société humaine, non marquée par le génétique, est un phénomène acquis, a évolué, comme des évolutions individuelles acquises.
C’est oublier aussi la psychanalyse et ce qu’elle nous apprend sur l’évolution de l’être humain pendant son enfance et qui va le marquer à l’âge adulte. C’est un éclairage sur ce qui se joue dans l’inconscient dans nos sociétés. L’être humain projette sur la société ses problèmes psychiques et en même temps la société influence l’évolution des processus psychiques.