Météo syndicale

mis en ligne le 21 mars 2013
Cette semaine la CGT sortira-t-elle un nouveau monde du chapeau à Toulouse ? On peut en douter à la contemplation du tableau social. Face aux divers accords dits sociaux sur la compétitivité, la riposte syndicale semble s’effriter. L’exemple phare 1 de Renault montre où le bat blesse. CFDT, CFE-CGC et FO ont signé un accord qui « promet suppressions de postes et reculs sociaux » ; jusque-là la CGT affirmait haut et fort son opposition. Mais dernièrement la centrale de Montreuil s’est bornée à une abstention… Remettant le changement des choses aux calendes grecques ou plutôt aux élections politiques ?
En plein milieu du congrès à Toulouse (du 18 au 22 mars), la question prend toute son ampleur.
La CGT est montrée du doigt par tous les tenants du libéralisme, néo ou pas, elle se proclame intransigeante face aux prétentions patronales arc-boutées sur la social-démocratie à la française, mais pour combien de temps ?
Certes, il pourrait sembler que la dénonciation de syndicalistes combatifs appartient au passé 2 mais « pour autant » considérer le syndicalisme comme inférieur à l’organisation politique est toujours là.
Lors d’une table ronde organisée par l’Humanité, on causait d’un thème qui anime le mouvement ouvrier depuis sa création : « Le syndicalisme peut-il changer les choses ? » 3 Représentants de la CGT, de la FSU, du Front des luttes et un maître de conférences de l’université Paris VIII. On a causé longuement et doctement, mais pas trop de l’éternel problème dans le social, à savoir qui fait quoi et à quel degré ?
Citons : « Les organisations syndicales ont donc à travailler avec les politiques pour élaborer ces dispositifs, lutter contre les délocalisations et le chômage et agir sur le contenu même du travail. » « La condition est simplement le respect de la spécificité de chacun et le refus de l’instrumentalisation du syndicalisme par le politique, mais aussi l’inverse. » Vaste débat… même au sein du mouvement libertaire !
Au risque (sic) de se répéter : ne comptons que sur nous-mêmes et ne lâchons rien !








1. On rappellera que Renault a longtemps été (surtout à Boulogne-Billancourt) la citadelle ouvrière qui donnait le « la » au monde du travail.
2. On pense, entre autres, aux camarades de Continental !
3. On n’en est pas à une autre société ou à un monde nouveau…