Météo syndicale

mis en ligne le 6 décembre 2012
Ah pourtant le père du secrétaire confédéral sortant de la CFDT avait bien dit que l’Est n’avait pas capacité à œuvrer dans le vaste champ de la sidérurgie européenne ! En effet, quand dans les années 1970 une partie 1 du syndicalisme représentatif marchait main dans la main avec les ayants droit des maîtres des Forges, il suivait la droite (sic) ligne du rapport Lecat 2. Aujourd’hui sans faire de jeu de mots, ça chauffe à Florange. Les nouvelles tombées de la bouche du Premier ministre sont sèches comme le couperet d’une guillotine : pas de plan social, pas de nationalisation ! Édouard Martin, délégué CFDT, a déclaré avoir « le sentiment d’avoir été trahi une nouvelle fois ». Quant à la CGT, pour ne citer qu’elle, « c’est une trahison, une incohérence totale par rapport aux déclarations de la semaine. C’est de l’enfumage ». Un hara-kiri collectif sera-t-il offert à la gauche au pouvoir ?
Nationalisation, coopérative, le débat était lancé. Il est vieux comme le mouvement ouvrier, quoique la nationalisation s’est surtout présenté comme plus qu’une alternative à la Libération… Pour parler d’événements plus proches dans le temps, rappelons-nous les combats de Lip. Quand les ouvrières (c’étaient elles qui étaient majoritaires dans la militance) ont décidé la reprise de la production, les réactions premières ont été mitigées. Nous ne parlerons pas des « forces objectivement réactionnaires » de tout bord, mais des avis divergents quant à la gestion ouvrière dans un monde capitaliste. Pour ne parler que du mouvement libertaire on grognait sur la CFDT, l’influence catho et l’association au concept d’autogestion. Dans la ville natale de Proudhon des travailleuses et des travailleurs mettaient en œuvre des idées libertaires sans s’en réclamer ! Des dizaines d’années après on glorifie un film sur ce sujet, tant mieux ; les militantes et militants ont changé. Il n’empêche qu’aujourd’hui le feu est au lac et que Hollande fait une fois de plus le grand écart. Attendre la chute sans préparer des alternatives serait une erreur du monde du travail. Malheureusement entre conflits internes et crise économique on laisse objectivement le « Mède » avancer la destruction du Code du travail. Une réponse syndicale unitaire est urgente. Encore faudrait-il qu’on cause de syndicalisme et pas de pouvoir politique tous azimuts.










1. Il s’agit bien sûr de la CFDT, déjà « engagée dans l’autonomie ». Demandez aux anciens d’Usinor Dunkerque ! Quant aux autres boutiques syndicales, elles étaient plus discrètes…
2. Au début des années 1970, ce personnage étatique déclarait que la France n’avait pas vocation graphique.