Hôpital en danger

mis en ligne le 28 novembre 2012
1689AnarchieMedicinaleL’attention médiatique s’est portée, à la mi-novembre, sur le mouvement de grève des médecins des hôpitaux privés. Le principal motif en était le rejet de l’accord passé en octobre dernier entre le gouvernement et certains syndicats de médecins libéraux, portant sur les fameux dépassements d’honoraires. Ceux-ci sont désormais autorisés, avec un plafond les fixant à 150 % du tarif de la Sécurité sociale. Cet arrangement ne tient bien sûr aucun compte de l’avis des associations de patients, qui de toute façon n’ont pas eu voix au chapitre. Il est en outre extrêmement peu contraignant, car il n’y a pas d’obligations ni de sanctions pour les médecins. Pourtant, il ne satisfait pas les médecins des hôpitaux privés, qui le trouvent encore trop restrictif ! Dans cette affaire, c’est une fois de plus l’intérêt commun qui a été bafoué, au profit d’une partie de la profession médicale qui a montré au public son aspect le plus mercantile.
Ces médecins sont conscients d’être en position de force car ils sont de moins en moins nombreux, les départs en retraite massifs de ces prochaines années ne seront pas compensés avant longtemps. Créant ainsi de manière évidente, et contre l’avis et l’intérêt de la population, une médecine de classe : les riches et ceux qui auront les moyens de bien s’assurer auront droit à leurs faveurs, et les pauvres et les mal-assurés se tourneront vers l’hôpital public. Lequel hôpital public est en train de sombrer dans une crise sans fin. Comme tous les services publics (éducation, transport, énergie, etc.), le système sanitaire subit les politiques décidées par le capital il y a plus de vingt ans : la marchandisation de la santé avance sous couvert de rationalisation et de réformes.
La dernière en date, votée en 2009 sous l’impulsion de la ministre Roselyne Bachelot, a à peine été retouchée par le gouvernement actuel, qui a – transitoirement ? – mis de côté l’idée absurde de mettre en concurrence totale les secteurs hospitaliers public et privé. Absurde, car même en admettant la très contestable notion de concurrence appliquée au domaine de la santé, celle-ci est de toute façon faussée (pour parler à la manière des économistes du marché), les hôpitaux privés choisissant leurs patients, rejetant vers le public les cas les plus lourds et les moins rentables ! Aujourd’hui, les plans de restructuration à l’arrache se poursuivent, sous l’égide des Agences régionales de santé (ARS), superpréfectures sanitaires au pouvoir très étendu, et dont le but est de tailler dans les dépenses. Partout on supprime des services, on regroupe des hôpitaux, on rogne sur les crédits. À Paris, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui gère le plus grand groupement hospitalier d’Europe (37 hôpitaux, plus de 90 000 employés), a décidé de fermer l’Hôtel-Dieu, dont le service d’urgence voit passer plus de 40 000 patients par an : où vont-ils aller ? Comment les services d’urgences des autres hôpitaux parisiens, déjà surchargés, vont-ils encaisser ce surcroît de travail ? Les autres services de cet hôpital (chirurgie et médecine) sont en cours de transfert vers l’hôpital Cochin, et comme partout où cela s’est déjà produit, ces transferts vont s’accompagner d’une dégradation des conditions de travail des personnels et des conditions d’accueil des malades. Tant pis, on fonce, on réfléchira plus tard !
Ces politiques sont menées de manière chaotique, dans l’opacité, au mépris des patients et des professionnels. Derrière quelques opérations de prestige largement médiatisées, portant sur des services hyperspécialisés à « forte valeur ajoutée » (rentabilité exige) et financée en grande partie par des bailleurs privés, la situation réelle de la grande majorité des services de l’Assistance publique est effarante. Trois médecins travaillant dans le service de médecine interne de l’hôpital Saint-Antoine ont récemment démissionné et, dans une lettre ouverte à la direction de l’AP-HP, ont fait part de la situation catastrophique de délabrement dans lequel se trouve leur service : vétusté des locaux qui tombent littéralement en ruine, inadéquation des moyens aux besoins réels des patients qui présentent en majorité des problèmes médico-sociaux
complexes. Cette description fait penser à un hôpital du tiers-monde, sauf que c’est à Paris en 2012. Ces scénarios se répètent partout, dans toutes les régions. Au prétexte de retour à l’équilibre financier, on comprime les dépenses, et d’abord les dépenses de personnel : non-remplacement des départs en retraite, fermeture de services pendant les congés des personnels (car pas de remplacements), ces mêmes personnels qui se voient rappelés pendant leur congé… Les professionnels sont à bout et on les abrutit avec un langage managérial, qui se drape dans les replis de la sacro-sainte « démarche qualité », alors que le bateau coule.
Contre ce rouleau compresseur, bien sûr la résistance s’organise : des comités de défense locaux, associant professionnels et usagers, se battent pour défendre le service public de santé. Réunis au sein de la Coordination nationale de défense des hôpitaux de proximité, ils ont quelques beaux succès à leur actif : la maternité des Lilas, les hôpitaux de Carhaix et de Saint-Affrique en sont, parmi d’autres, les exemples les plus représentatifs. Mais il n’y a pas de répit, une victoire, un recul de l’ARS sont provisoires, il faut toujours maintenir la pression, et quand ça s’arrange – un peu – ici, il faut aller remettre le couvert ailleurs. L’accès au soin de qualité pour tous est un droit, c’est la condition nécessaire pour le maintien d’une société à peu près humaine et solidaire. Sans cette garantie minimale, c’est l’aggravation des inégalités, qui à son tour, comme dans un cercle vicieux, aggrave l’état de santé des plus pauvres.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


sulfate

le 19 mars 2014
bonjour , L’accès au soin de qualité pour tous est un droit ,surement pas dans le gers ou les enfants de moins de 3 ans , n on pas le droit au soin et a étre soulagé de leur douleur (que ce soit dans le privée ou dans le public),et les parents n on pas le droit d' etre orienter correctement vers un lieu de soin , parents inquiet et totalement desenparé face a la maladie et a la douleur de leur fils ,qui ne dorment plus . tous ceci n'est pas grave ,comme on nous a dit il est petit il ne vas plus s en souvenir , attendais qu'il est 3 ans ou comme c est ecrit partez dans un autre département "le quel démerdez vous " .
par contre a peine arrivais dans ce département ,il y 4 mois ,les impots en moin d'une semaine vite vite vous tombe decu.....

quand a la secu ,elle s en tape royal ,la seul aide qu'elle vous aporte ,c'est de perdre les papiers de remboursement ..........
ce département est une honte , un enfant de moins de 3 ans et un citoyen qui a le droit étre soigné et libéré de ca douleur .

LE GERS OU IL FAIS BON VIVRE ???????????????§§