Météo syndicale

mis en ligne le 8 novembre 2012
L’actualité est sans pitié ! On voudrait causer que de syndicalisme et voilà pas que le patronat hausse le ton. Il se dit mal aimé, saigné aux quatre veines... bref, que fait le gouvernement pour aider ceux qui font du profit sur les efforts des autres. Les perdants de la dernière élection présidentielle font feu de tout bois ! Faut dire (et c’est une lapalissade) que l’équipe dirigeante actuelle entretient allègrement la confusion des genres. On pouvait naïvement croire que ceux qui (entre autres) gémissaient sous le joug conjugué du droit du travail et des syndicats étaient du clan dit « adverse ». Que nenni, misérables que nous étions d’oublier que le capitalisme est dans les deux camps ! Donc, CQFD, il y a des patrons de gauche qui montent au créneau et même pas pour dire que la soupe n’est pas si mauvaise que ça... Donc dans le concert, dans le charivari des possédants, il y a des voix de gauche. L’interclassisme et ses divers avatars ont encore des miroirs aux alouettes à revendre !
Du coup, le gouvernement peut avoir des états d’âme sur la compétitivité et « laisser » le Premier ministre couaquer sur les 35 heures. Quand on respecte la loi des marchés, il faut bien préparer le terrain 1 !
Et au niveau syndical, qu’y a-t-il à se mettre sous la dent ? Jusqu’ici on entendait surtout des versions dans toutes les gammes du vieil air « les copains sont au gouvernement, faut pas les gêner ». Ce n’est pas aux lectrices et lecteurs du Monde libertaire qu’on va apprendre ça !
Revenons à il y a quelque temps. On restait en haleine devant le feuilleton de la succession à la CGT. Quand, début octobre, un nouveau poulain était désigné : Thierry Le Paon, responsable CGT du Calvados. Mais les choses à Montreuil n’étant jamais simples, la nouvelle candidature a déjà du plomb dans l’aile. Pourquoi ? « Rencontrer des patrons sans aucun mandat de l’organisation, ça pose un problème », déclare-t-on dans les instances confédérales.
De quoi parle-t-on ? D’un « groupe informel d’échange » (nommé Quadrilatère) regroupant patrons, DRH, syndicalistes et experts. Il y a moult représentants du patronat et des gens de la CFDT, de FO et, donc, de la CGT. Bon, ça plombe la vision syndicale, c’est le moins qu’on puisse dire...
Pendant ce temps, des syndicalistes français, luxembourgeois et belges interpellent leurs gouvernements contre la casse industrielle. Un front commun contre la direction d’ArcelorMittal, d’accord, mais pour aller où, et sur quelles bases ? Sans parler d’autonomie ouvrière... on pourrait envisager l’autonomie syndicale. En rejoignant ce que déclarait dernièrement Nancy McFadden, responsable syndicale aux états-Unis : « Là où les syndicats existent nous avons des droits limités, mais nous sommes fiers de nous battre. » Le syndicalisme, ici comme outre-Atlantique, commence aussi par là.









1. Gérard Filoche, au congrès du PS, a déclaré que le but n’était pas de se préoccuper des banques, mais de se battre contre les idées de Parisot. Pas un gramme d’austérité et de défense du droit du travail ! Ça applaudissait poliment dans les travées socialistes.