La connerie ne prend jamais de vacances et surtout pas en été

mis en ligne le 12 septembre 2012
Il ne faut pas croire que, en été, il ne se passe rien ! Au contraire, c’est justement durant cette période creuse qu’on peut juger notre société à la grosseur de ses épluchures…
Commençons par la nouvelle estivale, peut-être la plus importante. Qu’on en juge : la première compagne de France, Valérie Trierweiler, a tenté d’empêcher la publication par VSD d’une photo la montrant en maillot de bain aux côtés de François Hollande sur la plage du fort de Brégançon. Ses avocats ont mis en garde les autres titres de la presse française. Avec le nouveau couple présidentiel « normal », un cycle de vache maigre est donc à prévoir pour les paparazzi de la presse people !
Pour continuer sur le registre lourd de conséquences sociales, une kinésithérapeute a dénoncé sur son blog, cet été, le manque de respect envers les malades. En effet, les chemises d’hôpital laissent trop souvent entrevoir les fesses des patients. Une médecin a aussitôt lancé en ligne une pétition ayant obtenu 10 000 signatures et attiré l’attention de la ministre de la Santé. Pour en avoir porté, il est vrai que le tissu de ces blouses n’est pas des plus confortables, mais si, à présent, on ne peut plus, lorsque l’on est hospitalisé, soigner son ennui en regardant les fesses des beaux garçons sous prétexte que cela nuit à leur dignité, il n’y a plus qu’à se laisser mourir !
Question dignité, l’Église a également ramené sa fraise le 15 août à propos du projet du nouveau gouvernement sur le mariage gay. Le cardinal André XXIII a proposé une « prière nationale pour les fidèles en la fête de l’Assomption », demandant aux croyants catholiques de prier « pour celles et ceux qui ont été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières… Pour que les enfants et les jeunes cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes et bénéficient pleinement de l’amour d’un père et d’une mère ». C’est beau comme du Saint John Perse ! Et Mgr Bernard Podvin d’expliquer, au micro de France Inter, que « cette opposition au mariage homosexuel ne relève pas seulement de l’église. C’est une question au sens sociologique, anthropologique du terme. Il y a profondément un choix de civilisation qui concerne le modèle familial comme la fin de vie ». Faisant écho aux propos prononcés par un autre joyeux drille de l’armée des culs-bénis, Mgr Michel Aupetit a déclaré : « Il ne convient pas que, au nom d’un individualisme exacerbé, on crée une loi pour chaque catégorie de personnes. Sinon, pourquoi pas la polygamie ? L’inceste ? L’adoption d’un enfant par un frère et une sœur ? Pourquoi pas, en effet, “puisqu’ils s’aiment”, pour reprendre l’argumentation des partisans du mariage homosexuel ? » C’est reparti comme au bon vieux temps du Pacs. Et si nous, anarchistes, n’en avons rien à battre du mariage, la question inquiète les curés. En effet, ce ne seront pas les gays stériles mariés qui pourront leur fournir leur quota de petits croyants à tripoter dans les coins sombres de leurs églises !
Plus grave pour terminer, toujours cet été, malgré ses promesses, Valls a marché sur les traces de Guéant en organisant des vols charters pour la Roumanie et en multipliant le démantèlement de campements de Roms (Lille, Lyon, etc.). Pour se défendre, la Place Beauvau a répliqué aux associations qui dénonçaient les faits que « des élus de gauche comme de droite réclament l’évacuation des camps illicites, en particulier face à la demande pressante et légitime des populations et à une réalité de terrain difficile ». Les gouvernements passent, les saisons aussi, mais la chasse aux sorcières, elle, reste toujours ouverte, tandis que les cons perdurent !