Météo syndicale

mis en ligne le 5 avril 2012
Foin des luttes syndicales, du militantisme borné, empreint d’un ouvriérisme désuet, venu du siècle dernier ou même pire ! Voilà ce par quoi nombre de gens sont tentés pour un changement de société par la voie des urnes. D’autre part, pour les syndicalistes à la croisée des chemins, un bon passage à la télé à côté d’un postulant à la charge suprême vaut tous les piquets de grève et l’action directe chère à Émile Pouget.
Force Ouvrière déclare urbi et orbi qu’elle ne donne pas de consigne de vote directe ou indirecte. Une allusion au fait que la CGT ne se prononce pas officiellement, mais laisse des responsables syndicaux, à degrés divers, le faire. Pour la CFDT, c’est un peu le silence radio, 1981 est bien loin où elles et ils firent péter la roteuse à l’élection de François Mitterrand qui avait été soutenu par la désormais célèbre « autonomie engagée ».
Prenons aujourd’hui le projet de coopérative qui avait commencé à germer à Sea France l’an dernier. Même que le locataire de l’Élysée semblait découvrir la vieille tradition ouvrière.
Celle-ci divisait, c’est le moins qu’on puisse dire, les syndicats. Les militants de la CFDT semblaient en pointe ; des critiques et des divisions internes leur on fait quitter le leadership. Mais voilà t’y pas que Jean-Luc Mélanchon reprend le chantier en mains et déclare le projet « parfaitement fiable ».
Diable, il y a quelque mois, la CGT émettait plus que des réserves… Mais un coup de baguette magique, c’est-à-dire politique, et tout repart !
Bon, à la CGT comme ailleurs, à des degrés divers, la militance syndicale agit un peu (ou plus selon les cas) en autonomie vis-à-vis des structures syndicales nationales. Faut attendre la fin de la fièvre électorale pour revenir au syndicalisme ? Mais faudrait quand même enclencher une autre stratégie, non ?

Torrent Impétueux