À Rentokil comme ailleurs, balayons les patrons

Il y a quelques jours, les agents de nettoyage employés par Rentokil Initial et bossant dans les locaux de Thomson Reuters à Londres, se sont mobilisés en vue d’obtenir le salaire minimum, soit 8,30 £ l’heure. Mais si, il y a quelques semaines, leurs collègues journalistes étaient parvenus, sans même faire grève, à décrocher une augmentation de salaire, la tâche semble plus ardue pour les nettoyeurs… Pour le moment, ils n’ont eu que mépris et menaces de la part de leur direction : après les avoir insultés – « Bande de stupides ! », « Si vous voulez gagner plus, allez trouver un autre travail », etc. –, les managers leur ont signifiés qu’ils seraient licenciés si, à l’avenir, ils essayaient à nouveau de demander une augmentation de salaire.
La situation étant désormais particulièrement tendue, les grévistes – qui n’entendent pas lâcher l’affaire pour le moment – ont lancé un appel à la solidarité internationale. Organisés au sein des Industrial Workers of the World (IWW), leurs voix se sont fait entendre rapidement et plusieurs actions de soutien ont déjà eu lieu, au nom de la fameuse devise du vieux syndicat : « Le préjudice subi par l’un de nous est un préjudice subi par nous tous » (An injury to one is an injury to all).
En France, nous avons organisé une distribution de tracts devant le siège de Thomson Reuters, au 6, boulevard Haussmann, dans les quartiers riches du IX^e arrondissement de Paris… Deux cents tracts diffusés en deux heures environ… Ce n’est certes pas beaucoup, mais, dans ce genre de quartier, la plupart des passants sont peu enclin à lire la prose syndicaliste. Nous avons néanmoins eu l’occasion de discuter avec quelques journalistes de Reuters qui quittaient le boulot et qui nous ont paru plutôt sensibles à notre démarche et à la cause que nous défendions. Pour l’heure, on réfléchit déjà à d’autres actions de solidarité. Car dans la lutte des classes, les travailleurs ne peuvent compter que sur elle pour arracher quelques acquis.