Météo syndicale

mis en ligne le 23 février 2012
Le redoux relatif affecte-t-il le mouvement social ? Comme il se conjugue avec les ressacs fétides de la présidentielle à venir où les « boules puantes » se mêlent aux diatribes politiciennes qui font rire les chroniqueurs des magazines.
Pourtant, pas tout à fait dans les couloirs mais presque, des choses se trament contre le monde du travail. Comme le président de la République met les bouchées doubles avant la prochaine échéance électorale, ça avance dans les négociations entre syndicats et patronat pour « ouvrir la voie à plus de flexibilité pour des accords dans l’entreprise ».
On s’y perd (et c’est voulu !) entre ce qui est voté à l’Assemblée nationale, au Sénat et ce qui est négocié au niveau syndical, par branche ou dans l’entreprise. Des textes et des lois sont adoptés dans les différents aquariums mais pas les décrets d’application nécessaires, ce qui permet au patronat de dénoncer des accords. Et, en fin de compte, c’est le Code du travail qui est détruit peu à peu.
Avec la crise, le patronat voit la voie ouverte pour exiger toujours plus. L’Assemblée a déjà œuvré maléfiquement en votant une loi qui autorise les entreprises à imposer la « souplesse » du travail en se passant de l’avis des salariés. En attendant, syndicats et patronat sont en négociations.
Pourtant, la chose semble claire, comme le déclare la CGT : « Nous n’accepterons pas une nouvelle déréglementation du droit du travail. On veut toucher au temps du travail, au salaires, aux emplois. La crise a bon dos dans cette affaire ! On va être très attentifs à ce que va proposer le Medef. On sait que le patronat n’a jamais accepté les trente-cinq heures. À l’approche de la présidentielle, il veut en profiter pour toujours plus de flexibilité. » Certes, me direz-vous, tout syndicat digne de ce nom aurait dû faire la même déclaration ! Mais pour les pouvoirs publics, diviser pour régner est chose facile puisque une grande partie du boulot est fait par les « partenaires sociaux » eux-mêmes.
Alors, rêvons un peu et espérons un front syndical de refus de négociation. Cela vaudra mieux que de faire des plans sur la comète autour de la mobilisation du 29 février. Pour fêter le printemps, il faudrait que d’autres forces se coordonnent !

Torrent Impétueux