Météo syndicale

mis en ligne le 19 janvier 2012
« Rien n’est étranger au syndicalisme » proclamaient, au début du siècle dernier, nombre de militants syndicalistes 1. Ils entendaient par là mettre sur le côté les diverses sectes politiques qui se penchaient, avec envie, sur le tout nouveau syndicalisme, représenté en France par la CGT. Rebondissant sur ce rappel du passé, nous pouvons dire que, quand les pouvoirs publics ou leurs représentants portent atteinte aux libertés, celles et ceux qui sont présents, qui militent dans le mouvement social, doivent répondre présent !
Ainsi, à Paris, il ya quinze jours, des militantes et militants communistes ont été interpellés pour « trouble de l’ordre public ». La cause ? La vente de L’Humanité dimanche dans une rue du XIIIe arrondissement à Paris. Comme l’a déclaré l’adjointe au maire en parlant de la maréchaussée : « Ils nous ont expliqué que notre « attroupement » leur avait été signalé par une vidéosurveillance. » Diable ! et de plus ils avaient été « dépêchés par la préfecture ».
Les militantes et militants qui vendent « à la criée » sur les marchés et autres lieux savent que des textes existent mais qu’ils ne sont pas souvent appliqués voire en contradiction avec la jurisprudence.
Ainsi le 4 février 2007 un militant du PC qui vendait L’Humanité du dimanche au marché Déjean dans le XVIIIe arrondissement à Paris a été interpellé. Il fut verbalisé de 172 euros d’amende pour « vente de marchandises dans un lieu public sans autorisation ». Au tribunal, l’avocate du militant rappela que, en ce qui concerne la vente des journaux, la loi du 2 avril 1947 stipule que « toute entreprise de presse est libre d’assurer elle-même la distribution de ses propres journaux et publications périodiques par les moyens qu’elle jugera les plus convenables à cet effet ». Autrement dit, une vente à la criée est tout à fait légale. CQFD, mais le zèle fait rage dans les rangs de la force publique !
Vendre dans la rue un journal militant (de quelque tendance que ce soit) est dans la ligne de mire de nos dirigeants politiques.
Tous, toutes opinions confondues, consultent les syndicats, présidentielle oblige. Entendez par là les directions des boutiques représentatives, ceux qui pourraient apporter des voix, servir de marchepied. Et le syndicalisme dans tout ça ? Il est à chercher autre part.

Torrent Impétueux



1. C’était un sujet de polémiques dans le mouvement anarchiste français. Tout ça n’évita pas à nombre de militants syndicalistes révolutionnaires de faire le jeu du PC, d’y adhérer puis de s’en faire exclure !