De noirs orages…

mis en ligne le 15 décembre 2011
L’auteur de L’Affaire Colonna (Éditions Jean-Paul Bayol, 2009,153 pages,14,90 euros) revient nous enchanter avec ce roman policier dont la trame se déroule dans la ville d’Alès, au nord du Gard, aux portes des Cévennes. Au travers de ce récit noir comme du charbon, Gérard Amaté prend prétexte de l’assassinat d’un jeune anarchiste pour nous raconter la vie de cette « seule ville ouvrière du Languedoc » au moment des événements de mai 68. Il dépeint cette terre de contrastes où l’histoire politique et religieuse a enraciné au plus profond du cœur des hommes le goût pour la contestation, le combat et la liberté. Ce polar avec l’accent du Midi nous invite à découvrir ou à redécouvrir les dures conditions de travail « dans les houillères comme à l’usine » ainsi que la dangerosité de l’ébarbage dans les forges de la métallurgie. Au fil des pages, on y croise des réfugiés espagnols, des immigrés polonais, des gitans qui vivent « du riblon », mais surtout des gaullistes et le SAC, des « mao-trotskistes » et autres gauchistes, des lecteurs de Bakounine, Reclus, Proudhon et Bookchin. Par le biais d’une intrigue bien ficelée, Gérard en profite allègrement pour régler ses comptes, très justement, avec la CGT et le Parti communiste qui, comme les patrons ne savent que « gérer, contrôler et discipliner la masse des travailleurs » et peuvent même s’avérer plus nocifs que des poussières d’amiante ; rien que pour cela, on se régale !

Philippe, groupe Gard-Vaucluse de la Fédération anarchiste