Trente ans, toujours là, debout, fidèle à ses idéaux et principes

mis en ligne le 27 octobre 2011
Radio libertaire a 30 ans cette année. Depuis sa création en 1981, avec la reconnaissance officielle des radios libres, elle est devenue, bien au-delà des milieux se réclamant spécifiquement de l’anarchisme, une institution atypique de la bande FM parisienne, tant par sa liberté de ton, sa programmation musicale originale, que par son indépendance face à un monde résolument tourné vers les compromissions. Et son refus d’être financée par la publicité, garant supplémentaire de sa liberté.
En 1981, dans un studio de 12 m² dans une cave de la Butte Montmartre, une équipe de six personnes assurent quatre heures de programmes quotidiens… Ce sont maintenant 200 bénévoles qui participent à la vie de Radio libertaire ! Une vie basée sur l’autonomie, l’entraide et l’interactivité. Synergie entre animateurs, techniciens, militants, et même auditeurs… qui n’hésitent pas à protester contre les imperfections techniques ou à exprimer approbations ou désaccords.
Inscrite dans la durée et résolument tournée vers l’avenir, notamment technique, Radio libertaire n’hésite pas à affirmer sa place dans le paysage radiophonique actuel comme média militant, que ce soit sur les champs politiques, idéologiques ou culturels par l’utilisation des ressources qu’offre internet tels que : site web actualisé avec écoute haute qualité en direct et podcast, visibilité par des communiqués, etc.
Tout au long de ces trente années d’existence, Radio libertaire n’aura eu de cesse d’être une voix de contestations. C’est dans la réalité quotidienne, dans les luttes et les rencontres, que s’est créée l’ouverture de la radio vers le mouvement social : travailleurs en grève, chômeurs, mal-logés, antiracistes, écologistes, sans papiers… Surviennent des crises (guerres, mouvements sociaux, etc.), et la programmation de la station est bouleversée par l’exigence du moment.
L’identité culturelle de la radio, construite avec le temps, n’est pas une mais multiple : différentes formes d’expressions artistiques ont tout naturellement pris leur place sur les ondes.
Côté culture musicale, cette liberté de ton et de choix dégagée des contraintes de l’audimat et des pressions avec les majors a permis de faire découvrir des courants musicaux différents, des artistes en marge du système qui ne passaient pas ou plus sur les autres stations : chanson française à texte, rock alternatif, punk, jazz, blues, folk, musiques traditionnelles, rap, reggae, musiques expérimentales, etc. Et de nombreux artistes se sont souvent associés à la voix de Radio libertaire, certaines personnalités soutenant la station tels que Léo Ferré, Bernard Lavilliers, etc.
En 2011, la belle rebelle fête ses trente ans d’histoire tumultueuse, de contestation, de convictions, de rencontres et d’échanges, d’envies de faire découvrir et de partager avec les auditeurs.
Histoire de l’anarchie, écologie, rap, philosophie, lutte anticarcérale, arts visuels, folk, cinéma, féminisme, végétarisme, émissions musicales, antipsychiatrie, commentaires libertaires de l’actualité, regards sur le monde de la santé, syndicalisme, humour, théâtre, poésie, BD, hip hop, espéranto, créations radiophoniques, etc. ça ressemble à un inventaire à la Prévert !
Mais, au delà de cette apparence disparate, ce qui unit ces émissions dans un esprit commun – l’esprit de Radio libertaire –, c’est la même indépendance de ton et d’esprit, la même passion pour la défense des libertés individuelles et collectives, la même rébellion contre les idées dominantes. On ne devient pas par hasard animateur sur cette radio, pas plus qu’on ne l’écoute par hasard.

Sylvie et Nathalie