Autogestion dans le Vercors

mis en ligne le 6 octobre 2011
L’année 2012 se présente sous des auspices peu réjouissants : partout le capitalisme poursuit ses ravages sociaux et écologiques et impose au monde son idéologie de façon autoritaire par le biais des États. En Europe, la casse des services publics se nomme désormais « rigueur », « austérité » ou « règle d’or » et a pour effet de rendre la majorité des populations plus précaire, donc plus concurrentielle car obligée de se vendre sur le marché du travail pour pas grand chose. Cela afin que l'« économie » continue à engraisser la caste de ceux qui profitent du travail d’autrui. Crise ou pas crise, c’est en centaines de millions ou en milliards d’euros que se chiffrent les bénéfices nets des grandes entreprises françaises. Côté écologie, la façade verte a du mal à cacher les désastres sur le monde végétal et animal dont le capitalisme est directement responsable. Du nucléaire aux élevages intensifs, de l’agriculture pesticidophile aux industries chimiques et pétrolières, les freins de bicyclette actionnés par les ministères de l’environnement ou les invectives aux « petits gestes du quotidien » ne suffiront pas à arrêter la locomotive du profit à tout prix. Il ne manque plus que les fameuses prédictions de fin du monde pour obscurcir le tableau ; heureusement que ces dernières prêtent plutôt à sourire…
Mais ne nous lamentons pas, quoi qu’il advienne, 2012 sera avant tout l’année des élections présidentielles. Les médias, orchestrateurs de ce fabuleux spectacle, ne manqueront pas de nous le faire savoir. Les différents partis travailleront (et travaillent déjà) d’arrache-pied à ce qui est leur raison d’être : la conquête du pouvoir. Est donc déclaré ouvert le bal des belles promesses, de la démagogie débridée sur le mode publicitaire ! Car ne l’oublions pas : les campagnes électorales sont à la politique ce qu’est la réclame aux produits ménagers. Tous laveront plus blanc que blanc et les problèmes (tout comme les tâches) disparaîtront illico si du moins les électeurs consentent à pousser le « bon » bulletin dans l’urne… Face à ce constat pessimiste, nous anarchistes pensons qu’il est grand temps de dire non à ce monde qu’on nous impose au quotidien. Mais dire « non » ne suffit pas. Le gouvernement français n’en a que faire, comme l’ont prouvé les derniers mouvements sociaux qui pourtant ne réclamaient que des miettes. Cause toujours. Le besoin d’argent qui nous pousse à retourner travailler après quelques jours de grève (quand ce ne sont pas les directions syndicales) donne toujours raison à ceux qui nous dirigent. Cela prouve une fois de trop que rien ne sert d’attendre qu’un parti au pouvoir change les choses à notre place. Prenons notre vie en main, et disons aussi « oui », oui à une société dans laquelle toutes et tous prendraient part aux décisions qui les concernent. Où l’entraide et l’esprit de fraternité primeraient sur l’individualisme, la concurrence ou pire, sur le rejet de l’autre, prôné par l’extrême droite et exhaussé par les gouvernements de tous bords (roms et sans-papiers mis à la rue et expulsés y compris dans des municipalités « roses », « rouges » ou « vertes »). Ce oui, nous lui donnons le nom d’autogestion.

2012, année de l’autogestion
Exprimer ce que nous promouvons, le partager mais aussi le confronter, c’est pour ça que le collectif libertaire la Rue Râle a décidé de placer l’année qui vient (dès la rentrée de septembre 2011) sous le vaste signe de l’autogestion. Conférences, débats, projections mais aussi ateliers pratiques permettront de présenter ce projet aux dimensions multiples. Mais aussi, et surtout, de créer des liens et réfléchir en commun pour se l’approprier et, pourquoi pas, le concrétiser par la construction d’alternatives dans nos contrées.

Groupe La Rue râle de la Fédération anarchiste