Après le soleil, la pluie !

mis en ligne le 6 octobre 2011
Le soleil, c’était jeudi 15 septembre 2011. Le tribunal de grande instance de Bordeaux, suite au réquisitoire courageux d’un petit procureur, refusait le « prêt temporaire » de Maixol Iparraguirre à l’Espagne. Un sursis, donc, à une extradition et aux tortures qui s’en ensuivent.
La pluie, c’était tout à l’heure. Lundi 26 septembre 2011. Une lettre de Mikel Albizu (alias Antza). Un grand chef de l’ETA dans les années… On le cite comme négociateur essentiel à Barcelone et en Suisse dans les années… C’est, surtout, le compagnon de Maixol et le père d’un enfant que nous avons scolarisé (à l’école libertaire Bonaventure) et hébergé (chez nous) pendant trois ans. Il nous apprend que, désormais, lui et Maixol ne pourront plus nous téléphoner plusieurs fois par semaine, comme ils le faisaient depuis juin 2011. Rappelons les faits !
En décembre 2010, Maixol et Mikel ont été condamnés à vingt ans de prison par la cour d’assises anti-terroriste de Paris. Une juridiction d’exception, car composée uniquement de magistrats professionnels. Comme pendant la guerre d’Algérie. Mais, passons ! Dès lors que des prisonniers ont été jugés, ils « bénéficient » de certains droits. En particulier, celui de pouvoir téléphoner (en payant, et fort cher) à leurs proches. Nous avons immédiatement fait une demande auprès d’une madame le procureur de Paris pour pouvoir être sur la liste. Argument : nous nous occupons du petit depuis 2004 et nous avons besoin de parler régulièrement de lui à son propos. Précisons que nous ne sommes ni de l’ETA ni de ses compagnons de route. Même si nous reconnaissons une légitimité certaine au combat des peuples pour le droit à disposer d’eux-mêmes. Accord de la magistrate. Elle s’est renseignée sur nous et sait que…
Alors, pourquoi revenir aujourd’hui sur cette décision ? Pourquoi nous interdire de téléphone ? Pourquoi nous pourrir la vie pour ce qu’il en est de l’éducation d’un enfant dont le seul tort est d’être le fils de ses parents ?
C’est vrai, sans doute sommes-nous du genre casse-couilles. Du genre, à chaque fois que l’administration pénitentiaire voudrait empêcher les rencontres du petit avec ses parents, à ruer dans les brancards. Je l’avoue, à chaque fois que…, nous les harcelons de coups de téléphone et nous mettons en branle notre carnet d’adresses. Oui, bon, et alors ?
Manifestement, ces gens n’apprécient pas qu’on leur rappelle qu’ils doivent respecter un certain nombre de règles. Et, donc, panpan culcul. Terminé de pouvoir donner des infos en direct à propos du petit quand il part en vacances en Corse avec notre fille ou qu’il réalise son premier concert à… Punis ! Nous, les parents et le môme !
Est-il besoin de le préciser, cette mesure nous fait très mal à tous. C’est fait pour cela !
Reste que, casse-couilles nous étions et super méga casse-couilles nous allons devenir. C’est connu, tout ce qui ne tue pas des anarchistes les rend plus forts. Je ne sais pas comment, mais, putain de bordel de merde, on va trouver !
Ces gens, du haut de leur morgue, de leur arrogance et de leur pleutrerie (même pas le courage de nous signifier une interdiction et son pourquoi) pensent nous briser. Ces gens ne comprennent pas que nous ne nous agenouillerons que pour cueillir une rose !