Saucisses purée ? Schiste bon marché !

mis en ligne le 28 avril 2011
Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Déjà j’apprends comme ça que Kate picolerait ? Quelles mauvaises langues, tout de même, vous êtes ! Nous parlons, tout de même, de la future reine d’Angleterre ! N’empêche, la Kate « apprécie de temps à autre un petit verre de Jack Daniel’s, ou un cocktail Crack Baby ». Champagne, vodka, fruits de la passion le cocktail, woua, vas-y baby craque, on te suit et nous comprenons tout à fait que tu te pourrisses le foie vu que, de son côté, le prince charmant avoue un net penchant pour, je cite, « les saucisses, accompagnées de purée de pommes de terre ». Top glamour, Willie, vraiment. Tant qu’on y est tiens restons-y, dans le registre de la glamouritude, par la grâce de nos amis les bêtes, autrement appelées compagnies républicaines de, parait-il, sécurité. Ça râle sous les calots : il serait question de supprimer le quart de rouge accompagnant les policières collations ! La SGP-FO de chez les CRS profite de l’occasion pour nous faire savoir qu’il n’y aurait, chez eux, « pas plus de personnes touchées par des problèmes d’alcool qu’ailleurs ». Comme si on en avait douté… Et le syndicat de dénoncer « une atteinte aux traditions » telles que l’ivrognerie de caserne, le bourrage de gueule pré-manif ou l’apéro de cinq heures du mat’. Dès lors, monte des rangs un cri : « Laissez-nous picoler ! » Mais oui, mais laissez-les, déjà qu’ils sont amers, paraît-il, et moroses, suite à la mise en place de la nouvelle garde à vue. Un autre syndicaliste de chez poulaga prévient que la procédure aura pour conséquence une avalanche de demandes en annulation, entraînant « la remise en liberté de nombreux auteurs de délits et crimes ». On en tremble d’avance. Mais on tremble plus encore en constatant que, sur d’autres fronts, c’est bien les fous qui sont lâchés : Jean-Marie Chevalier, économiste bizarre (redondance), voit dans l’opposition à l’exploitation des gaz de schiste un « exemple de lâcheté collective », et constate que « le pays de Descartes bascule dans l’émotionnel pur ». Chevalier doit baver de bonheur devant le dernier rapport ayant rouvert le débat, rapport selon lequel il serait idiot de se priver « d’une source d’énergie plutôt bon marché, susceptible de limiter le déficit de la balance commerciale ». Sacro-sainte balance… Et si vous avez l’impression d’avoir déjà entendu ce genre de discours au sujet, par exemple, du nucléaire, c’est que, schiste ou centrales, les « experts » sont les mêmes, sortis des mêmes écoles avec la même morgue affichée, et les mêmes sponsors, EDF, Total… Nous n’avons, cependant, rien à craindre : désormais lancé en campagne, SuperSarko va s’empresser de nous débarrasser d’eux, il l’a rappelé, au Havre : « Je prends une décision et tout à coup je vois une floraison d’experts. Des experts, il y en a beaucoup, beaucoup. » Puis de conclure, assez curieusement : « Lla France n’a pas besoin d’experts, elle a besoin d’acteurs ! » Feint-il d’ignorer que rien n’empêche d’être l’un et l’autre et qu’on peut être, n’est-ce pas Sarko, expert en comédie ? Quoi qu’il en soit, le voilà reparti en tournée dans les cours d’usines. Aux gars du Havre il est venu dire que les conflits sociaux dans les ports, « ça nous a fait un mal considérable, surtout que, dès que quelqu’un fronçait les sourcils, on cédait. Évidemment, ça crée des habitudes ! ». Ah ah, non mais quel talent chez le comique ! Il n’arrivera pas cependant à nous faire autant rigoler que la mère Bachelot, laquelle vient de découvrir, estomaquée et comme sous le choc, que « le taux de mortalité est nettement plus élevé chez les centenaires que dans les autres catégories de la population ». Trait d’humour, de la part de Roselyne ? Pas même. Dans le registre des incongruités, la palme revient néanmoins à l’officier français auquel on demandait, l’autre soir à la téloche, dans quel état d’esprit se trouvaient les soldats de son bataillon, engagé en Afghanistan, et dont un venait, bêtement, de se faire dessouder : « les hommes sont abattus », s’est-il contenté de commenter.