Appel à des journées de solidarité avec les anarchistes bélarusses (du 12 au 15 mai 2011)

Sept mois ont passé depuis le début de « l’affaire des incendies » en Bélarus. Pendant tout ce temps, nos amis et nos camarades sont restés derrière les barreaux. Ayant commencé avec la détention de militants de tendances politiques radicalement différentes en septembre l’année dernière, l’affaire touche à sa fin ; c’est sur le point de passer devant les tribunaux.
Aujourd’hui, sept personnes incriminées dans « l’affaire des anarchistes » sont emprisonnées.
Mikalai Dziadok est accusé de l’organisation en septembre 2009 d’une manifestation illégale antimilitariste contre une manœuvre coordonnée des armées russe et bélarusse au cours de laquelle un état-major interarmées avait été attaqué à l’aide d’un fumigène ; de l’attaque d’un casino à Minsk en décembre 2009 pour dénoncer les inégalités sociales grandissantes ; d’une attaque contre le siège de la Fédération des syndicats le 1er mai, dont le communiqué expliquait que l’État et la Fédération des syndicats organisent l’exploitation des travailleurs au lieu de défendre leurs droits, tout en les empêchant de s’organiser entre eux et de faire grève.
Mikalai risque dix ans de prison.
Ihar Alinevich est accusé de l’attaque de l’ambassade de Russie en août 2010, en solidarité avec les défenseurs de la forêt de Khimki ; de l’organisation de la manifestation antimilitariste ; de l’attaque du casino à Minsk ; de l’attaque d’une agence de la Belarusbank le 1^er mai pour protester contre le système financier mondial ; de l’attaque contre le centre de détention en septembre 2010 pour réclamer la libération de tous les détenus.
Ihar risque douze ans de prison.
Aliaksandr Frantskevich est accusé de participation à la manifestation antimilitariste illégale ; de l’attaque d’un commissariat à Soligorsk lors des journées d’actions contre la police ; du piratage du site municipal de Novopolotsk.
Aliaksandr risque dix ans de prison.
Quant à l’attaque du siège du KGB à Bobruisk qui a eu lieu en octobre 2010 en solidarité avec les inculpés de septembre, désormais Jauhen Vas’kovich, Artsiom Pratapenka et Pavel Syramolatau sont aussi impliqués dans l’enquête.
Ils risquent chacun douze ans de prison.
Il faut souligner qu’initialement, les prévenus étaient seulement accusés d’hooliganisme, délit qui dépend de l’article 339.2 du code pénal bélarusse et de ce fait, implique jusqu’à six ans de prison. Au cours de l’enquête, des chefs d’inculpations ont été rajoutés pour chacun des inculpés, ce qui a permis de changer de niveau. Il est désormais question de destruction volontaire de biens privés (article 218.2-3) qui implique des peines allant jusqu’à douze ans de prison. De plus, toutes les preuves reposent sur les témoignages de deux « témoins » qui ont eux-mêmes participé aux actions en question mais n’ont jamais été accusés.
Au cours de l’enquête, plus de 50 personnes ont été interrogées et 14 personnes ont passé de trois à vingt-huit jours en détention. Toutes ces personnes dénoncent des pressions psychologiques extrêmement dures et même, dans certains cas, des pressions physiques.
Aujourd’hui, la plupart des inculpés prennent connaissance des derniers faits qui leur sont reprochés. Les audiences vont vraisemblablement commencer fin avril/début mai.
C’est pourquoi nous lançons un appel à des journées d’action du 12 au 15 mai 2011. D’une part contre les accusations injustes, d’autre part pour la solidarité avec les anarchistes bélarusses. Nous encourageons toutes sortes d’actions de solidarité, l’implication des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que la diffusion d’information au sujet de la répression en Bélarus.

Anarchist Black Cross Belarus
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