Calme plat syndical

mis en ligne le 7 avril 2011
Une bonne lutte, une bonne grève, ne sont « valables » que si elles sont à la une des médias, si elles passent au vingt heures dans les étranges lucarnes… C’est l’amer constat que font les travailleuses et travailleurs de SFR dans le XIXe arrondissement. Sans relais médiatique, leur résistance à la délocalisation reste dans les oubliettes. Question micros les organisations syndicales intéressent plus par leurs intentions de vote aux diverses consultations que par leur capacité, leur volonté de former un front syndical unitaire.
Pourtant, la semaine dernière, les salariées et salariés de la Poste ont battu le pavé et pas seulement à Paris. Marseille, Bordeaux, Grenoble, Rennes, etc., étaient de la partie. Cependant, l’inquiétude guette et la fermeture de nombreux guichets paraît inéluctable. Conditions de travail dégradées, réorganisations, malaise social, le « sens du service aux usagers » a du plomb dans l’aile.
Au niveau délocalisation, Renault jette de l’essence sur le feu, deux nouveaux moteurs sont « réservés » à ses usines roumaine et espagnole.
Alors faut-il encore se cogner le sempiternel problème : aider le monde politique « divers gauche » à se servir du marchepied du mouvement social ou faut-il espérer un coin de ciel bleu syndical au milieu de tous les miroirs aux alouettes électoralistes ?
Ainsi on pense ce que l’on veut de Stéphane Hessel, mais son « voter est une forme d’engagement mais cela ne suffit plus » est, à sa mesure, un petit pavé dans la mare. Ainsi quand il appelle « les syndicats [à être] partie prenante de la résistance », rappelant qu’« ils ont participé au Conseil national ».
« Les syndicats jouent un rôle considérable dans la mise en place d’une plus grande justice économique et sociale. Et il est très regrettable que la France soit un des pays les moins syndicalisés » (l’Humanité Dimanche du 31 mars au 6 avril 2011).
Pierre Besnard, Adhémar Schwitzguébel et bien d’autres, sans oublier Salvador Segui, étaient du même avis. Vive le printemps !