Le programme commun des femmes : de l’action directe au parlementarisme !

mis en ligne le 16 février 1978
« Oui papa ! Oui patron ! Oui chéri ! Y'en a marre ! ». Ce slogan repris en cœur par des milliers de femmes lors du 1er mai à Paris, représentait à lui seul tout ce que ces femmes avaient élaboré au cours des années précédentes.
Dans ses fondements, le système capitaliste et patriarcal comporte : la soumission, l'exploitation et l'aliénation des femmes. Dans sa révolte, le mouvement des femmes engendre la destruction du système autoritaire. Entre l’État et le mouvement de libération de la femme, aucune conciliation n'est possible. C'est la guerre entre le parlementarisme d'un système capitaliste qui s'écroule de partout et l'action directe des femmes qui s'organisent dans les groupes de quartier, dans leurs entreprises, annonçant un monde nouveau. Rien n'est commun, c'est la guerre !
Dans cette lutte que les femmes ont engagée, avec le désir de vivre leur vie comme elles l'entendent et sans que les hommes leur en donnent les directives, l'on voit surgir dans le bourbier parlementaire, avec ses relents de pourriture, un programme commun des femmes. Tel un coucou, Halimi et le mouvement "Choisir" viennent de capitaliser toute la lutte des femmes en la projetant dans un principe qui depuis 150 ans n'a accouché que de mongoliens de la rhétorique.
Ainsi, par sa position, le mouvement "Choisir" accrédite l'idée que la résolution des problèmes existant dans la société peut s'accomplir par l'envoi de guignol(es) au Sinaï parlementaire. La condition de la femme dépendrait donc de 250 croupions qui se lèvent contre 200 qui restent assis.
Jamais le peuple n'a obtenu quoi que ce soit des histrions de l'aquarium. C'est par la lutte qu'il a obtenu tout ce qu'il a et ses acquis ne lui ont jamais été donnés par des gigolos du Sénat que contraints et forcés. L'abrogation de la loi de 1920 sur l'avortement en est un exemple parfait.
Alors les copines, si vous voulez qu'un jour se réalisent vos désirs, ne participez pas à la mascarade électorale. Votre combat est ailleurs !


Jean-Claude Devinck