À propos du harcèlement policier à Périgueux

mis en ligne le 4 novembre 2010
Dans le climat national actuel de « guerre sociale » où pleuvent les coups de matraques et les gaz lacrymogènes, où les arrestations de manifestants se multiplient, Périgueux n’est pas épargnée par les pressions policières.
Pour commencer, restituons le contexte, le mouvement anarchiste local subissant régulièrement depuis quelques années maintenant le harcèlement de la police.
Après l’élection de Sarkozy, des anarchistes de Dordogne, dont les membres du collectif libertaire Marius Jacob et des militants syndiqués à la CNT, avaient organisé un rassemblement appelant à préparer la « résistance » devant le palais d’injustice de Périgueux. Ils avaient alors fait la « connaissance » du commissaire divisionnaire de Périgueux et directeur départemental de la sécurité publique de la Dordogne, André Friconnet. Depuis lors, cette personne et ses hommes multiplient les provocations et les intimidations à l’encontre du mouvement libertaire.
Au printemps dernier, au cours d’une manif à Périgueux, alors qu’à la suite de manifestants syndicaux une partie du cortège anarchiste se rend à la clinique Francheville, dont les grévistes occupent la rue, celui-ci est bloqué par un cordon de flics. Les anarchistes sont désignés comme tels et de ce fait interdit de poursuivre la manifestation par le même commissaire qui promet en prime à une camarade s’insurgeant de cet état de fait des poursuites pour « appel à la sédition »…
Depuis le début du mouvement massif s’opposant à la contre-réforme des retraites, nous constatons une escalade dans les provocations et autres menaces du commissaire et de ses hommes à chaque fin de manifestation ou lors d’actions spécifiques. Ainsi, les 23 septembre, 20 et 21 octobre, les anarchistes périgourdins ont du faire face aux manœuvres d’intimidation morales et physiques tout comme aux calomnies que la police tente de diffuser parmi les manifestants dans le but, bien illusoire, de nous exclure du mouvement social.
Loin de vouloir nous victimiser, nous l’affirmons, nous sommes coupables : coupables de nos idées, de nos buts en tant que révolutionnaires, qui sont l’abolition de l’exploitation et de la domination de l’État sur nos vies. C’est bien cela qui est en cause et c’est pour cela que le pouvoir (par l’entremise de Friconnet à Périgueux) veut nous faire taire en nous harcelant et nous réprimant, nous stigmatisant auprès des autres participants au mouvement, en répandant mensonges et calomnies (diviser pour mieux régner).
Quoi qu’il en soit, nous ne plierons pas devant les menaces, les provocations, les intimidations ou la répression.
Nous faisons parti du mouvement de lutte en cours. à cet égard, nous sommes solidaires de toutes les personnes ou groupes réprimés en son sein et ce, quel que soit leur mode d’action, de la simple manifestation à l’émeute, du blocage au sabotage en passant par la grève.
Nous n’avons d’autre attente que celle d’une même solidarité s’exprimant à notre endroit, au moment même où localement les intimidations et les provocations policières, précédant à n’en pas douter la répression, se multiplient et s’intensifient contre nous.
La répression se durcit ? Notre détermination aussi !
La solidarité est notre arme !

Des anarchistes de Dordogne
Périgueux, le 26 octobre 2010