Amiens-sur-Seine à Versailles : quand 3 000 salariés de Goodyear envahissent le Salon de l’auto

Drôle de titre pour un article dans Le Monde libertaire ? Pourtant tout y est… Les travailleurs de l’usine de pneus Goodyear à Amiens (Somme) ont défilé des rives de la Seine à la porte de Versailles, à Paris, vendredi 8 octobre ¹.
Les diverses chaînes de télévision ont à notre connaissance occulté l’événement. Pourtant près de 3 000 salariés de l’automobile ont envahi le Salon de l’auto…
C’était à l’appel de la région métallurgie CGT Nord-Pas-de-Calais. Un des mots d’ordre résumait bien l’enjeu : « On se bat sur les deux fronts, pour nos emplois et aussi pour avoir une retraite. » Et comme l’a dit Michael Wamen, secrétaire CGT de Goodyear Amiens : « Les gens inhalent du caoutchouc, bossent en trois huit, qui peut penser sérieusement qu’on peut durer jusqu’à 62 ans ? »
Des heurts avec les CRS ont eu lieu avec horions et gaz lacrymogènes… On a même entendu « CRS SS » ! ²
Dans des tracts CGT on pouvait lire « décidons ensemble la grève générale ». Il était aussi rappelé que lors du lors du 49^e congrès de la région CGT métallurgie du Nord-Pas-de-Calais, il avait été dit que « le combat pour les retraites serait un moment de vérité et qu’il nous faudrait changer de stratégie de lutte si nous voulions gagner cette bataille ». Diable, qu’en pensent les instances syndicales de la porte de Montreuil ?
Car c’est toujours là le problème. La CGT a le vent en poupe et Thibault et consorts laissent la bride sur le cou à une base qui veut en découdre. De leur côté, « les lycéens s’en mêlent ³ ».
L’été indien saura-t-il tenir ses promesses ou la realpolitik des boutiques syndicales représentatives réussira-t-elle à dévier la colère ouvrière ? Espérons.


¹. Certes il n’y avait pas qu’eux, mais avec d’autres, ce sont les plus emblématiques !
². Il ne manquait plus que « À bas l’état, les flics et les patrons » !
³. Bernard Thibault a dernièrement promis que la CGT « ira jusqu’au bout ». C’est du lard ou du cochon ?