Tordre le cou aux idées dominantes

mis en ligne le 24 septembre 2009
Il est paradoxal de constater à quel point l’idéologie dominante conditionne les cerveaux jusqu’à devenir une évidence qui coule de source.
Droit au travail ? C’est ainsi qu’on entend les médias, les syndicalistes, les politiques et les travailleurs ressasser l’idée d’un « droit au travail » en cette période de crise. Ces trois mots sont à l’origine de grèves, de manifestations, de séquestrations et de luttes puisque le patronat – avec la complicité des politiques – entame ledit droit au travail en multipliant licenciements, plans dits sociaux, et fermetures d’usines. Ces luttes ne sont justifiées que dans la mesure où le système d’exploitation capitaliste oblige les travailleurs à vendre leurs forces de travail manuelle et intellectuelle pour tenter de survivre. Pourtant, le droit au travail rendu évident, la propagande bourgeoise voudrait nous la rendre incontournable.
Lutte des classes ? Dans cette sacro-sainte société capitaliste une autre idée domine : la lutte des classes ferait partie d’une autre époque. Ces messieurs voudraient taire le fait que l’exploitation capitaliste de l’homme par l’homme n’a plus court et que les profits et les richesses accumulés par les milliardaires, les actionnaires, ne sont dus qu’à l’opération du Saint-esprit. Et pourtant, si les patrons sont si riches c’est bien parce que le droit au travail réclamé par tous existe et que les travailleurs sont contraints de vendre leurs forces de travail pour vivre.
Aussi, lutter pour réclamer le droit au travail, c’est faire le jeu des exploiteurs et de leurs commanditaires. C’est surtout se condamner à toujours rester les aliénés salariés du patronat et à être gouvernés par des partis politiques valets de ce même patronat. Cette situation n’est pas irréversible et il est possible de changer le cours de l’Histoire. Pour cela, il faut que les travailleurs prennent conscience de leur nombre et de leur force, et réalisent qu’ils ont ainsi la capacité à s’émanciper.
La plupart d’entre eux n’en peut plus, souffre, et en a ras-le-bol. Comme le dit mon voisin, « Il faut la révolution et la vraie » mais il s’empresse d’ajouter, « Il n’y a plus de penseurs. »
Cette autre idée dominante consiste à faire croire aux masses qu’elles ont besoin de guides, et qu’elles doivent déléguer leurs pouvoirs à « des plus intelligents qui connaissent les affaires et la politique ». Cette idée est tellement répandue et intégrée que les exploités en arrivent inconsciemment à accepter le fait qu’ils sont abrutis et incapables de penser. Et c’est tout naturellement qu’ils s’en remettent aux leaders politiques qui, eux, pour mieux assoire leur légitimité, les invitent à les désigner à l’occasion des élections, ces grandes messes de la démocratie.
Droit au travail, lutte de classes, révolution, sont des concepts que le pouvoir s’emploie à canaliser et surtout à vider de leur contenu.
Le but de l’idéologie dominante est de détourner le sens exact de ces concepts, soit en les déclarant obsolètes pour certains (lutte de classes et révolution), soit en les déclarants indispensables pour d’autres (droit au travail et penseurs) pour servir les intérêts des bourgeois en fonction des évènements politiques et économiques.
Cette propagande pénètre insidieusement dans les cerveaux jusqu’à les contaminer et à provoquer des maladies contagieuses qui se propagent comme la vérole sur le bas clergé grâce aux médias serviles. Elle cherche à annihiler tout sens critique et surtout à détruire l’idée de révolte.
Cette propagande trouve aussi des relais complaisants et intéressés chez certains syndicalistes qui par leur collaboration ne soutiennent que du bout des lèvres les luttes sociales et s’emploient à les faire avorter pour qu’elles ne débouchent pas sur des grèves générales. Ils cassent ainsi au mieux, les mobilisations sociales en niant tout mouvement révolutionnaire, et piétinent d’avantage la lutte des classes.
C’est également le pouvoir incarné par Petit-Corps-Malade qui nous serine que le droit au travail, c’est aussi « travailler plus pour gagner plus ! ». Et surtout que la révolution, cette nécessité de changer les bases de la société, n’est pas indispensable.
Il s’agit pour les tenants du capital et leurs sicaires de continuer à s’approprier les richesses produites et à contrôler le fonctionnement de la société.
Et pourtant, la place qu’occupent les travailleurs et les travailleuses dans le système de production est indispensable. Elle est partie intégrante du système capitaliste. Sans ces millions d’esclaves aliénés au grand capital, il n’y a pas de production de richesses, pas de profits ni de fastueux bénéfices.
C’est la preuve, s’il était encore besoin de le démontrer, que les richesses créées sont l'œuvre des travailleurs, qu’elles leur appartiennent et que ceux qui les subtilisent indûment sont des voleurs.
C’est la preuve que la place des producteurs est incontournable au fonctionnement économique.
C’est la preuve que tout ce qui se crée, s’échange, se fabrique, appartient à tous, à la collectivité car chacun apporte à l’élaboration des produits son savoir et ses capacités manuelles, physiques et intellectuelles. En conséquence, chacun doit pouvoir jouir des richesses créées sans contraintes et qu’elles appartiennent à la collectivité au lieu d’être confisquées et accaparées par quelques parasites.
Pour nous réapproprier ce qui nous appartient de fait, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes. Il nous faudra réaliser la révolution, c’est-à-dire exproprier les exploiteurs et expulser les accapareurs.
Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons enfin exercer notre droit de jouir pleinement, sans entrave, en choisissant nos besoins de richesses et nos efforts à les créer.
Il nous faut mettre fin à tous les autoritarismes afin de pouvoir disposer de nos vies, sans crainte de la répression et sans peur du lendemain.
Nous supprimerons le Parlement et les députés qui votent les lois scélérates. Nous expulserons de leurs palais et de leurs forteresses les tyrans qui nous gouvernent. Nous mettrons fin à l’activité de la police, de la justice, de l’armée et de l’administration, bras armés de l’injustice du système capitaliste. Nous détruirons les banques et tout le système financier. Donnons-nous les moyens de réussir une révolution sociale véritable !