Le balcon de la trahison

mis en ligne le 24 septembre 2009
1565JauresQue les socialistes veuillent honorer la mémoire de celui qu’ils trahissent et assassinent tous les jours, pourquoi pas. Mais devaient-ils, sur les fonds publics faire produire une telle œuvre ? À noter que sur la plaque de rue de l’avenue Jean-Jaurès dans le XIXe arrondissement, il est écrit : Jean-Jaurès, homme politique et qu’il n’est fait aucun cas ni de son socialisme ni de son assassinat en 1914. Quant à la plaque expliquant le pourquoi et le comment de ce balcon, rien hormis une allusion au talent tribunicien du député du Tarn. Belle opération de décervelage, de suppression de la mémoire collective ! À quand un monument à Louise Michel, institutrice ? Jaurès est donc né en 1859 et depuis une paire d’années maintenant ce balcon rouge est sensé rappeler le tribun fondateur de l’Humanité. N’y avait-il pas autre chose à faire avec nos deniers que cette infâme boîte de conserve colorée. Un monument contre la guerre par exemple puisque Jaurès fut la première victime de celle de 1914, un monument contre le capitalisme que le pacifiste voulait, même avec le moyen inefficace qu’est le parlementarisme, détruire jusqu’aux fondations. Mais pour cela, faudrait-il encore que les socialos soient encore pacifistes (Quid de leur position sur les troupes françaises en Afghanistan ?). Faudrait-il aussi que les socialos soit encore anticapitalistes. En d’autres termes, faudrait-il que les socialos soit socialistes ! Au demeurant, cette urne rouge pourrait recueillir les votes des militants du PS, elle est facile à bourrer. Et, depuis que Sarkozy cite lui aussi Jaurès, on n’y comprend plus goutte si ce n’est que balcon rime avec piège à con et que cette magnifique installation a tout l’air d’être de l’Art-pour-lard, une aide indirecte à des artistes, amis des puissants qui nous gouvernent.