Giuseppe Pinelli, militant anarchiste

mis en ligne le 1 novembre 1970
Né à Milan en 1928, dans le quartier populaire de la Porte du Tessin, il dut de très bonne heure apprendre à « gagner sa vie » comme garçon de cours d'abord puis comme magasinier. Ce faisant, il n'oubliait pas sa culture personnelle et en autodidacte passionné il complétait les lacunes de son instruction par de nombreuses lectures et des travaux personnels.
Pendant les années de guerre, et notamment en 1944-1945, il participa à la Résistance comme « courrier » d'un groupe de « partisans » anarchistes qui opéraient dans la région de Milan. C'est pendant cette période qu'il devint anarchiste, il avait alors dix-huit ans.
En 1954, il entre par concours dans les chemins de fer italiens et se marie l'année suivante (deux enfants naîtront pas la suite).
En 1963, tout en participant très activement aux travaux des Jeunes Libertaires, il assure les contacts avec les militants plus âgés. Etant un des rares représentants de la génération intermédiaire (35 ans) il assure ainsi avec succès la médiation entre les vieilles et les nouvelles générations du mouvement.
En 1965, on le retrouve parmi les fondateurs du cercle « Sacco et Vanzetti », premier local des anarchistes milanais après plus de dix années de relative stagnation.
En 1968, après l'expulsion de ce premier local, il participe à la fondation du cercle « Ponte della Ghisolia » (où s'imprime aujourd'hui encore l'excellent bulletin Crocenera anarchica) et en 1969 il participe encore à l'ouverture d'un second local anarchiste : le cercle de la Rue Scaldasole.
Militant très actif, il eut la plupart du temps des responsabilités dans les divers groupes, cercles ainsi qu'à la section de l'U.S.I. (Union Syndicale Italienne, anarcho-syndicaliste) et à la « Croix-noire anarchiste ».
Arrêté le 12 décembre 1969, il « tomba » d'une fenêtre du quatrième étage de l'Hôtel de Police et mourut sans avoir repris connaissance (15 décembre).
Malgré le climat d'intimidation policière (la police et la presse le présentaient comme un terroriste responsable des attentats sanglants), un cortège de 3 000 personnes, précédé par les drapeaux noirs, suivit ses funérailles.