Neuilly-sur-Haine

mis en ligne le 29 avril 2010
Dans les rues d’Neuilly S/Haine
On n’entend pas d’blasphèmes,
Car elles puent l’préjugé au xylophène
Et l’cur’ton en mal de croisades et d’verveine ;

Dans les palaces d’Neuilly S/Haine
On n’sent vraiment aucune gêne,
Car ces gros bourges y flambent en une s’maine
C’qu’on gagn’ra jamais dans toute c’te vie d’déveine ;

Dans les beaux quartiers d’Neuilly S/Haine
On n’voit pas la carlo d’la fête foraine,
Car là-bas les keufs n’aiment qu’la valse des œdèmes,
L’tango d’la gardav et la salsa d’la gégène ;

Dans les jardins d’Neuilly S/Haine
Il n’pousse pas d’mauvaises graines,
Car les fleurs sauvages et bohèmes
Fleurissent loin d’la morale puritaine ;

Sous l’joug de ces culs d’chouettes républicaines,
Le peuple, saigné aux quatres veines,
Engraisse cet état de grâce obscène
Pour n’ramasser que les miettes de sa peine ;

Mais quand viendra la fin d’la gangrène,
C’est Liberté en bandoullière et d’humeur sereine,
La tête haute d’vant ces sourires de hyènes
Qu’on vendang’ra l’oseille à Neuilly S/Haine !

Lolo Krokaga