Alèssi Dell’Umbria

mis en ligne le 8 avril 2010
Cinquième volume de la série « Les livres de la jungle », dédiée aux peuples indiens d’Amérique, ces Échos du Mexique indien et rebelle comprennent deux brefs essais écrits à l’automne 2009, La Guelaguetza d’Oaxaca et Les Terres communales de Santa María Ostula, suivis du Manifeste d’Ostula, proclamation en juin 2009 du Congrès national indigène du Mexique.
« Dans la guelaguetza indigène, la reconnaissance est fondée sur le caractère réciproque de l’offrande. Le don initial engage qui le reçoit : et le respect de cet engagement établit la reconnaissance. Dans la guelaguetza gouvernementale, l’offrande n’appelle plus aucun don de retour : elle est purement représentée, elle n’est pas offrande à un autre mais à la foule anonyme des citoyens oaxaqueños invitée par l’instance suprême, le gouverneur. »
« Santa María de Ostula fera référence pour deux raisons. La première, parce que le manifeste d’Ostula y a été proclamé les 13 et 14 juin 2009. La seconde, parce que, deux semaines plus tard, des centaines de comuneros nahuas ont repris plus de sept cents hectares de propriété communale occupés illégalement par de puissants caciques métis.
Le manifeste d’Ostula est un document d’une énorme transcendance historique, car il revendique le droit à l’autodéfense indigène. Il est rédigé avec le même ton et la même vigueur que les grandes proclamations du XIXe siècle contre la servitude. Ce n’est pas une déclaration d’une organisation politico-militaire clandestine. Il a été approuvé par des peuples et communautés indigènes de neuf États de la République dont les délégués assistèrent à la vingt-cinquième assemblée du Congrès national indigène dans la région Centre-Pacifique du Mexique » (La Jornada, Mexico, 7 juillet 2009).
« Ce qui est en jeu dans ce type de conflit, à nos yeux, c’est la capacité d’une fraction de l’humanité à résister à l’extension de la propriété privée sur la terre et les êtres qui l’habitent. Grâce à une culture demeurée vivante malgré des siècles de tentatives d’acculturation, les Indiens d’Amérique continuent de voir la Madre Tierra comme un élément sacré, que l’on ne peut utiliser qu’avec respect et modération. La Terre-Mère représente le principal ciment, en outre, d’une cohésion sociale fondée sur une solidarité inébranlable, des connaissances multiples et anciennes, et un puissant désir de vivre ensemble » (Indymedia Québec, 19 décembre 2009).