Tue ton patron !

mis en ligne le 8 avril 2010
600 Conti, licenciés boursiers de la célèbre marque de pneumatiques qui vient de provisionner 325 millions d’euros pour le versement de dividendes à ses actionnaires, viennent de se voir proposer un reclassement à Bizerte (Tunisie). Salaire, 137 euros bruts par mois. Profil souhaité (ça ne s’invente pas) : français courant !
Déjà, en 2005, la PME alsacienne Sem-Suhner, spécialisée dans la fabrication de bobines électriques, proposait à 9 de ses salariés licenciés économiques un reclassement en Roumanie pour 110 euros mensuels. En 2009, La Barre Thomas, un sous-traitant de PSA, proposait à ses techniciens licenciés un reclassement dans une usine polonaise du groupe pour 705 euros par mois. Cette généreuse proposition était assortie d’un « anglais exigé ». Toujours en 2009, le groupe textile Caneman proposait à 9 licenciés économiques un reclassement en Inde pour 69 euros par mois… De toute évidence, sauf à envisager un retour à l’esclavage, il semble qu’une frontière vienne d’être franchie, que le dialogue social relève désormais du dialogue de sourds et qu’une conclusion s’impose. Radicale !
Mais brûler les châteaux et les usines, couper quelques têtes patronales (et autres) aura le sort de toutes les jacqueries. Celui d’une énième révolte des gueux, sans perspectives autres qu’une répression féroce.
Alors ?
Alors, si tu veux tuer ton patron, tue le capitalisme et son bras armé étatique. Prépare la révolution sociale. Grève générale expropriatrice. La terre à ceux qui la travaillent. Les usines et les bureaux à ceux qui y travaillent. Tout le pouvoir au peuple… Et sache que ce sera une longue marche d’efforts, de sang et de larmes ! Qui a dit que les anarchistes étaient démagogues ?