Arabe, athée, joyeuse

mis en ligne le 26 novembre 2009
Quel bonheur de constater de constater que les Corâneries prennent de jolis coups, ces jours-ci ! Un exemple des plus féroces en est donné par un livre passablement stupéfiant, mi-roman mi-autobiographie, « une fiction où tout est vrai », qui raconte la vie sans merci, la vie athée, la vie mécréante d’une femme arabe. Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter, chez Actes Sud, 15 euros, de Darina al-Joundi (la dame dont on raconte la vie) et Mohamed Kacimi (le monsieur qui a mis ces récits sur papier) ne prend pas de gants. Lisez plutôt ces extraits des trois premières pages, décrivant les funérailles du père, athéissime de Darina al- Joundi :
« Arrêtez ce Coran de malheur !
Je ne sais pas pourquoi j’ai crié. Mais je devais crier pour ne pas trahir la promesse faite à mon père : ne laisser personne lire le Coran à son enterrement.
La porte de la chambre s’ouvre, des femmes en noir surgissent. Elles pleurent, elles gémissent. Elles se jettent sur mon père. Elles lui embrassent le visage. Elles lui embrassent les mains. Elles lui embrassent les pieds avec une avidité ! Je murmure à l’oreille de mon père ;
Salopard, tu n’en rates pas une.
Soudain, j’ai entendu une voix étrange qui m’a déchiré le ventre. Un cri insupportable qui m’a fendu le crâne, m’a troué la peau : quelqu’un était en train de hurler des sourates du Coran. J’ai ouvert la porte de la pièce voisine. Elle était pleine de femmes en noir, elles pleuraient autour d’un radiocassette qui diffusait des prières. Je les ai enjambées, je les ai piétinées, je me suis emparée du radiocassette. J’en ai coupé le son. Les femmes poussaient des cris d’horreur. Ma mère, mes soeurs tentaient de me rattraper :
Arrête, tu es folle, reviens, ce n’est pas le moment…
J’ai couru me réfugier dans la chambre de mon père. J’ai fermé à double tour la lourde porte en chêne. J’ai entendu les hommes hurler :
Espèce de folle, remets le Coran sinon on te tue. Ouvre, salope, ouvre ! On ne coupe pas la parole de Dieu. Ouvre, putain, si tu touches au Livre de Dieu, tu es morte. »
Pas de tout repos, la vie d’athée dans l’univers musulman.
De fait, bien plus loin dans le livre, Darina al-Joundi raconte qu’elle tombe par hasard dans la rue sur l’homme qui avait apporté la cassette. Il se met aussitôt à la tabasser en compagnie de six autres héros. Un videur de boîte de nuit tente de l’en empêcher :
« Vous êtes fous de frapper une nana, lâchez-la.
L’un des hommes lui a répondu :
Tu sais ce qu’elle a fait, cette salope ?
Non ?
Elle a dit que le Coran c’était de la merde.
Le videur m’a prise, il m’a fait une clef de judo.
– Vous pouvez y aller mes frères, je la tiens la salope. »
L’islam est une religion tolérante, c’est marqué dans le mode d’emploi.
Dommage, d’ailleurs, que le papa de cette jeune fille ait passé l’arme à gauche ; voici ce que raconte Darina de sa mère et de son père un peu plus loin : « Elle [sa mère], qui était chiite, n’avait jamais mis de voile, ni fait le ramadan, elle buvait et fumait. Mon père, lui, nous mettait en garde chaque fois qu’il passait devant une mosquée :
– Mes filles, regardez comme ils sont prosternés, vous ne donnerez jamais votre cul au ciel. Aux hommes, tant que vous voulez, mais pas au bon Dieu. Vous avez le droit de boire, de sortir, de perdre votre virginité, de tomber enceinte, mais, je le répète, je ne veux voir personne prier ou jeûner chez moi. »
À propos de cette amusante posture musulmane de la prière, où, de fait, on lève le cul vers Dieu, on lit ceci : « Après mon divorce, j’ai retrouvé du travail à la radio et à la télé. Je gagnais beaucoup d’argent. Je passais beaucoup de temps à Hamra, à l’université, je sentais la pression des islamistes. Ma troupe répétait la Conférence des oiseaux (l’un des plus beaux classiques du mysticisme persan, ironiquement), les barbus sont entrés dans la salle, ils ont mis leurs tapis de prière sur la scène et ils se sont prosternés face à La Mecque. Je leur ai botté l’arrière-train. Sacrilège. Ils étaient huit, ils m’ont rouée de coups et ils ont tout cassé. »
Ô merveilleux islamistes au merveilleux courage! Huit contre une…
Rappelons qu’un livre fort salutaire est en cours de rédaction. Il rassemblera des témoignages de personnes athées nées dans un environnement musulman, entendu au sens le plus large; pays musulman, famille musulmane dans un pays non musulman, famille ex-musulmane dans un pays non musulman. Pour contribuer à ce livre, une simple adresse internet : aei (arobase) live.fr