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par La voix indépendante des ouvriers du « Groupe National » le 25 février 2024

Iran:. Un rapport sur “Le Groupe industriel sidérurgique national iranien”

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Le Groupe industriel sidérurgique national iranien, en abrégé « Groupe national », a été l’un des premiers centres industriels confiés au secteur privé en 2006 après l’accélération des politiques néolibérales en Iran.
Le premier propriétaire privé du Groupe a fait une extorsion de fonds sans précédent. Ainsi la Banque Melli d’Iran est devenue actionnaire majoritaire du Groupe.
Le résultat financier élevé d’industries comme l’acier ouvre aux propriétaires privés l’accès à d’importants crédits bancaires, à des facilités et à une large assise financière. Compte tenu du rôle du « Groupe national » dans la production de matières premières pour la fabrication de pièces détachées et de machines, la construction de bâtiments et l’industrie pétrolière et surtout la fourniture de pièces militaires stratégiques pour le CGRI (Corps des Gardiens de la révolution islamique, en abrégé Pasdaran), sa propriété a changé de main plusieurs fois entre les institutions gouvernementales et les individus, sous le contrôle de la puissante oligarchie de l’acier iranien et du CGRI.
Les ouvriers du « Groupe National » ont mené de nombreuses protestations et grèves depuis dix ans, surtout à la suite du non-paiement des arriérés de salaire. La répression des mouvements de protestation par des peines de prison ou des coups de fouet ont mis en danger la vie, les moyens de subsistance et la dignité humaine de plus d’un millier de familles.




Cependant, la répression et l’intimidation des travailleurs n’ont jamais conduit à leur silence et le slogan « Ni la menace, ni la prison ne servent à rien » est devenu un slogan répété dans les rassemblements ouvriers alors que les militants syndicaux endurent la prison et les punitions.
Les travailleurs du « Groupe National » ont continué cette année leur lutte contre les conséquences désastreuses de la privatisation sur leur vie et leur travail, notamment cette fois-ci en protestant contre la non-application du « plan de classification des emplois » ainsi que contre la suspension et interdiction d’entrée à 21 travailleurs protestataires. Trois puissantes grèves unitaires se sont organisées durant ces trois derniers mois de novembre, janvier et février, s’appuyant sur l’assemblée générale et la détermination collective. Le « Groupe National » est ainsi devenu l’un des principaux centres de lutte de classes en Iran.
Les travailleurs protestataires ont expulsé le PDG criminel de l’entreprise qui ne remplissait même pas ses obligations légales. Il a ordonné la suspension de travailleurs avec la complicité du préfet et de l’équipe de sécurité du « Groupe National », en contrôlant complètement les entrées et sorties.

Le siège de l’usine par les forces spéciales de répression du gouvernement n’a pas perturbé la volonté des travailleurs. La Banque Melli d’Iran a bien promis le paiement des arriérés de salaire. Mais promesse non tenue, les ouvriers ont décidé, dans une assemblée générale, de reprendre la grève accompagnée de manifestations de rue à Ahvaz comme en 2017 et 2019.
Le large soutien de la population d’Ahvaz aux manifestations de rue des travailleurs et la large sympathie d’autres centres industriels à travers l’Iran ont conduit le gouvernement à reculer face à certaines revendications des travailleurs et une partie du plan de classification des emplois a été mise en œuvre.
La suppression de l’interdiction d’entrée des 21 travailleurs protestataires du « Groupe National » s’est faite par peur de la propagation des protestations des travailleurs de l’industrie sidérurgique à d’autres industries en même temps que la fin temporaire et conditionnelle de la dernière grève.
Les travailleurs ont des salaires sous le seuil de pauvreté en Iran. Ils protestent contre le faible niveau de salaires ainsi que contre la conversion du statut d’emploi d’un millier de travailleurs de Shafaq Contracting Company en statut contractuel.





Les pressions et les menaces à leur sécurité sont considérées comme un danger sérieux et confirment qu’il existe le besoin d’un large soutien de classe aux niveaux national et international pour les travailleurs protestataires en Iran.
Les travailleurs n’ont pas le droit de s’organiser de manière indépendante et le régime iranien ne reconnaît que l’organisation gouvernementale du « Conseil islamique du travail ». Les travailleurs n’ont pas le droit d’organiser des manifestations et des grèves. C’est pourquoi les travailleurs n’ont pas d’autre choix que l’assemblée générale de l’usine qui est une plate-forme pour exprimer leurs revendications et les difficultés du travail et des moyens de subsistance sans avoir à déposer une plainte.
Dans la situation actuelle, vu le manque de sérieux de la direction pour modifier les fiches de salaire sur la base des derniers accords, les travailleurs de cette entreprise se trouvent à nouveau en état d’avertissement et en grève d’avertissement en organisant des réunions publiques dans l’usine afin qu’ils puissent utiliser leurs acquis, défendre et poursuivre leur revendication qui est la mise en œuvre de la loi d’égalisation des salaires entre les entreprises sidérurgiques.

La voix indépendante des ouvriers du « Groupe National »
Le 15/02/2024
sedaye.folad@protonmail.com

Traduction des relations internationales de la FA
Intertitres de la rédaction

PAR : La voix indépendante des ouvriers du « Groupe National »
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