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par APO (Anarchist Political Organization) le 22 juin 2023

Communiqué de l’APO (Anarchist Political Organization)

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A Tempi, Perama, Pylos, dans les hôpitaux et postes de police
L’État et les patrons assassinent les pauvres
réfugiés, migrants, travailleurs, jeunes, Roms



Le 14 juin, un bateau de pêche transportant plus de 700 réfugié.e.s et migrants.e.s a coulé au large des côtes de Pylos en traversant de la Libye vers l’Italie. 104 personnes ont survécu au naufrage tandis que 80 ont été retrouvées mortes. Le grand nombre de personnes disparues combiné avec les migrants morts révèle l’étendue de la gestion criminelle de l’incident par l’État grec.
Étant donné que les autorités grecques avaient été informées plusieurs heures auparavant du danger couru par les occupants du bateau et du fait que les témoignages de réfugiés et de migrants qui ont survécu au naufrage indiquent que la Garde côtière a tenté de remorquer le bateau loin des eaux nationales. En conséquence, il a coulé et la majorité des personnes à bord n’a pas eu le temps de sortir des niveaux inférieurs du bateau, comme de nombreuses mères avec leurs enfants.
La politique anti-immigrés et meurtrière de l’État grec et de l’Europe de la forteresse n’est pas étrangère au meurtre de migrants au large des côtes de Pylos. De la signature de l’accord pour l’extension de la clôture dans EVROS de 35 km, afin de "mettre à niveau" le blindage des frontières externes de la Grèce et par extension de l’Europe, les refoulements illégaux en mer Égée et la noyade quotidienne des gens , les camps de concentration pour réfugiés et migrants, où les gens sont empilés et emprisonnés dans des conditions épouvantables sans aucune liberté, aux pogroms de la police contre eux dans les villes, les réfugiés et les migrants sont confrontés à la politique pénale de l’État grec, qui vise à empêcher leur entrée dans le pays, choisissant naturellement de tuer des personnes à la recherche d’un avenir meilleur qui ne soit pas celui de la guerre, de la pauvreté et de l’absence de liberté.
Une situation dans laquelle des milliers de personnes sont déplacées, en raison des guerres menées par les maîtres planétaires de leur pays, pour l’exploitation des ressources naturelles et l’expansion de leur sphère d’influence. Après tout, condamner des millions de personnes à la misère, à la pauvreté, aux maladies et au déracinement est la condition préalable pour assurer la sur-accumulation de la richesse entre les mains des élites économiques mondiales.

Le 29 mai, dans la zone de construction navale de Perama, pendant le chantier pour le remplacement d’une hélice sur le navire Asterion, l’échafaudage à partir duquel les travaux ont été réalisés s’écroule, écrasant trois travailleurs, l’un d’eux étant tué et les deux autres étant gravement blessés. Cet accident meurtrier du travail s’ajoute à une série d’"accidents" du travail dans ce secteur, avec les blessures plus récentes de travailleurs au chantier naval de Syros, l’accident du travail meurtrier d’un travailleur de la construction de 37 ans à Santorin lorsque le balcon sur lequel il se reposait a cédé, et un travailleur de 45 ans à Lavrio pendant les travaux d’inspection des navires et lors de sa plongée pour nettoyer les récifs.
Les dizaines d’accidents du travail meurtriers, qui, au cours des quatre premiers mois de 2023, s’élèvent à 57, sont le résultat des restructurations anti-travailleurs et antisociales de l’État grec, avec l’adoption récente du projet de loi Hatzidakis, qui conduit à l’escalade du terrorisme et de la non-responsabilité des employeurs. L’absence totale de mesures de sécurité nécessaires, l’intensification du travail, l’absence de contrôles élémentaires sur les conditions de travail, le travail au noir et non assuré, l’abolition de l’inspection du travail, la criminalisation de l’activité syndicale, l’attaque contre la grève, la libéralisation des licenciements, l’abolition de la journée de 8 heures et la menace de chômage sont les conditions où l’État et les patrons se sont concertés pour imposer des conditions d’exploitation encore plus sévères aux personnes travailleuses.

Les exploité.e.s et opprimé.e.s continuent de payer de leur sang pour l’entretien et la reproduction du système oppressif exploiteur et barbare qui opprime, assassine et appauvrit. Ceci est démontré par les dizaines de meurtres de travailleurs dans les ateliers de misère de l’esclavage moderne. Ceci est clairement prouvé par les milliers de morts en raison de la gestion criminelle de la pandémie, des dizaines de victimes du crime capitaliste de l’État à Tempi, les Roms assassinés par les salauds en uniforme de l’ELA, les meurtres des migrants et des réfugiés en mer et aux frontières de la Forteresse Europe. La perpétuation du pouvoir et des profits des patrons économiques et politiques passe par l’intensification de l’exploitation des pauvres et des personnes travailleuses, le pillage de nos vies et le silence et la répression de tous ceux qui refusent d’accepter cette barbarie comme seul projet. La barbarie où les personnes réfugiées et les migrantes soit se noieront par centaines, soit seront emprisonnés dans des camps de concentration modernes, soit se retrouveront chassés par des flics et des fascistes dans les villes, appauvris et exclus des conditions de vie décentes. La barbarie où des dizaines de personnes seront assassinées dans des trains en raison des politiques meurtrières de l’État avec le manque total de contrôle et de maintenance des réseaux et de la communication entre les trains, ou mourront sur des wagons ou chez eux en attendant des heures une ambulance pour aller à l’hôpital. La barbarie où des dizaines de travailleurs ne reviendront jamais du travail parce que leur vie est estimée par les patrons et que dans leurs calculs, ils coûtent moins cher que la maintenance d’un échafaudage. Dans le monde de l’État et des patrons, nous sommes tous des étrangers.

Nous n’avons aucune illusion sur le moyen d’embellir et d’humaniser l’État et le système capitaliste. La défense des intérêts, des besoins, de la vie et de la dignité des travailleurs passe par une organisation de base, coordonnée horizontalement. L’histoire des mouvements sociaux et de classe qui se sont battus pour un monde sans exploitation et oppression nous montre que la solidarité sociale entre les étrangers ou les habitants opprimés est notre arme contre nos oppresseurs communs. Ce qui sera gagné sera le résultat de nos luttes générales, organisées, militantes et radicales. Le seul véritable dilemme de notre temps est : la barbarie ou la révolution sociale contre les États et les capitalistes. Et nous, en tant qu’anarchistes, choisissons le chemin de la révolution sociale comme seule perspective réaliste d’une vie digne, pour une société construite sur la base de l’égalité, de la solidarité, de la justice et de la liberté.

Dénonçons l’Europe comme forteresse de l’apartheid moderne, des camps de concentration et des barbelés

LIBERTÉ DE MOUVEMENT ET CONDITIONS DE VIE DÉCENTES POUR LES RÉFUGIÉ.E.S ET LES MIGRANT.E.S

PARTICIPATION DANS LES LUTTES SOCIALES ET DE CLASSE COLLECTIVES ORGANISÉES A LA BASE

TOUT POUR TOUT LE MONDE
Santé - Éducation - Nourriture - Logement

LUTTE POUR LE RENVERSEMENT DE L’ÉTAT ET DU CAPITALISME, POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE, L’ANARCHIE ET LE COMMUNISME LIBERTAIRE




Coordination locale d’Athènes | Anarchist Political Organization APO


Traduction de l’anglais par les Relations internationales de la FA


PAR : APO (Anarchist Political Organization)
Grèce
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