Semaine agitée sur la ZAD d’Echillais

mis en ligne le 8 avril 2015
1771ZADDans la nuit de lundi à mardi, les locaux de Vinci à Royan (quarante kilomètres de la ZAD) ont été attaqués à coups de pierres et bombes de peinture.
Dans la journée de mardi, les zadistes ont installé des chicanes pour ralentir les camions de Véolia, en représailles après le vol de banderoles de la part du directeur et des employés de l’incinérateur actuel. Les flics ont été reçus à coups d’œufs de peinture et de divers projectiles.
Jeudi soir, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées en hommage à Rémi Fraisse et en soutien aux expulsés de la ZAD de Sivens. Un cortège s’est élancé vers le palais des congrès, où une réunion s’est tenue devant deux cents soutiens de la ZAD. En parallèle, cent mètres plus loin, une opération policière raciste, qui aurait pu dégénérer en rafle, a été avortée par l’intervention d’une trentaine de personnes présentes sur la réunion.
Samedi après-midi, plusieurs centaines (au moins trois cents) de personnes se sont rassemblées place Colbert pour la première manifestation à l’appel des zadistes. Les récupérateurs électoraux étaient de la partie : Front de gauche, EELV, PS et même le Front national. Encerclés par une vingtaine de manifestants, les quelques fachos présents ont été obligés de s’enfuir sous les insultes, et ce malgré l’intervention en leur faveur de beaucoup de braves militants de gauche. Le cortège s’est ensuite ébranlé en criant « Ni incinérateur ni récupérateurs, ZAD partout  ! », ce qui a fait fuir les derniers vautours étiquetés. Les flics, présents en surnombre, ont tenté d’imposer un parcours mais ils ont rapidement compris qu’ils n’y arriveraient pas. Le cortège a quitté la place en criant « Du sang sur les mains, flics, porcs, assassins ! » Assez vite, plusieurs groupes masqués commencent à peinturlurer murs et routes. Des ZAD partout, des « Vinci dégage ! » et des « Rémi RIP » fleurissent dans Rochefort, qui n’a jamais vu ça. Des topinambours (qui ont la particularité de pousser très facilement partout) sont plantés dans les pelouses et les jardinières de la ville. Des craies et des bombes de peinture sont distribuées aux manifestants surpris mais globalement contents. Les panneaux électoraux ne survivront pas au passage de la manifestation et un peu de mobilier urbain mineur (poteaux, panneaux) a été détérioré. La manif se disperse vers 17 heures, sans aucune arrestation. Les flics sont dégoûtés.
Tout ça pour vous dire qu’il y a une lutte intéressante sur place. Ça tatônne, ça se cherche, mais ça commence à se trouver. Et pourtant, ce n’est pas facile. Les zadistes sont trop peu nombreux sur place, les soutiens trop peu présents ou trop frileux. Les tentatives d’infiltration par divers mouvements politiques plus ou moins douteux sont fréquentes et le seul moyen de communication (fesse de bouc) est entre les mains d’une personne assez douteuse qui n’est pas présente sur le site. Cette personne n’hésite pas à condamner publiquement l’attaque des locaux de Vinci ainsi que l’expulsion du FN de la manif de samedi. Pire, on trouve maintenant des appels au vote (UDI) sur la page estampillée ZAD Echillais. Le meilleur moyen (pour ne pas dire le seul) pour joindre les zadistes reste encore de passer les voir directement sur place ou de participer aux prochains rendez-vous (que je tâcherai de poster sur l’agenda d’Indy).

Collectif ZAD Lyon