À droite toute et en avant !

mis en ligne le 17 avril 2014
1739PSFachoLe président de la République François Hollande a été élu pacha (commandant) du navire France le 15 mai 2012 sous l’étiquette socialiste. Dix-neuf mois après avoir pris les commandes du pays, ses errements de navigation l’ont amené à prendre une autre route, que celle qu’il prétendait avoir tracée. Rapidement, il a dérivé vers tribord (à droite).
La concrétisation de ce changement de cap, il l’a reconnu lors de sa conférence de presse du 14 janvier 2014, où il a présenté son fameux pacte de responsabilité et a annoncé que sa nouvelle route était « le social libéralisme ». C’est-à-dire qu’il s’est couché devant ses donneurs d’ordres que sont les milliardaires, les patrons du CAC 40 et le MEDEF. Il obéit aux ordres, d’où la dérive droitière. On ne peut pas dire que le cap, la route tracée par ce pacha « tempête », ait été pour les travailleurs et pour le peuple une route sereine et calme. Ils ont été ballottés, trimballés, jetés à la mer et en pâture aux requins du capitalisme. Le chômage s’est encore accentué. La fermeture d’entreprises ne s’est pas ralentie. Les salaires n’ont pas augmenté. Les retraites se ratatinent comme des peaux de chagrin. Les services publics se détériorent à grande vitesse. Se loger, c’est le parcours du combattant et le prix des loyers augmente sans cesse. De plus en plus de personnes renoncent à se soigner car, elles n’en ont pas les moyens. Le service public de la santé se décompose. Le coût des transports en commun est inabordable. Les immigrés sont poursuivis et chassés. Seules l’austérité, la rigueur et la répression progressent.

À tribord et en avant toute !
Après trois mois de navigation à vue, les 23 et 30 mars 2014, le navire a heurté un écueil qui l’a quelque peu sonné « les élections municipales ». On n’était pas loin de l’échouage. Le navire a été passablement endommagé, ce qui a conduit le pacha à faire une petite escale pour des réparations de « fortune ». Et comme on dit, en espérant qu’il n’y ait pas un nouveau coup de tabac et que le bâtiment ne sombre pas !
C’est ainsi que le pacha a nommé un autre second, Manuel Valls « un bidel capitaine d’armes » (en terme maritime, cette appellation date du XIXe siècle et vient du nom d’un dompteur de fauves nommé Charles Bidel), tout un programme ! À bord d’un navire, le bidel est chargé de faire respecter la discipline, d’assurer la police et de distribuer les sanctions. Le bidel Valls en aura les moyens car, pour le seconder, ce dompteur très particulier, sera assisté d’une garde rapprochée (les ministres) et renforcée par le retour de deux vieilles ganaches, la mère fouettarde Ségolène Royal et la chattemite François Rebsamen.
Ces « sacos », (policiers maritimes très violents), seront les yeux et les oreilles du bidel. Il s’agira pour ce très mauvais équipage de continuer la même route, avec cette fois une forte inclinaison droitière car la route tracée sera « tribord et en avant toute ». C’est clair que la réparation n’est qu’une réparation de fortune car à peine sortie du chantier élyséen le 1 et 2 avril 2014, le navire gîte fortement à droite, le colmatage ne tiendra pas longtemps. Les consignes de navigation données par le pacha ne permettront pas le changement de cap. Ce qui veut dire plus d’austérité, plus de rigueur et gageons qu’avec ce bidel-là, les ordres seront exécutés à la lettre. Le bidel capitaine d’armes et ses sacos ne toléreront pas le moindre manquement à la discipline ni le moindre désordre. Il faut savoir que dans la marine, pour dénoncer le comportement despotique du bidel, les marins tournent en dérision ses fonctions, pour eux : un bidel ne porte pas de montre. Il décide de l’heure qu’il est ! Ou encore que : la seule chose qui arrive à la cheville d’un bidel, c’est sa chaussette.
Cela laisse augurer un pouvoir autoritaire, répressif et policier. Les travailleurs et le peuple n’auront qu’à bien se tenir. Le serrage de vis et de ceinture sera encore accentué d’autant que le bidel capitaine d’armes, souhaite la fin des 35 heures, prône le départ en retraite à 65 ans. Ces bonnes dispositions droitières lui ont valu en 2007, une proposition de l’ex-président Sarkozy, celle d’entrer dans son gouvernement. Mais, en attendant le peuple et les travailleurs subissent en permanence le tangage, le roulis, les outrages et les mauvais coups. Comme ce sont ces derniers qui sont à l’avant et à fond de cale ce sont eux qui ont des nausées, qui sont malades et qui sont les sacrifiés. Le prochain échouage du navire ne saurait tarder car, la météo électorale européenne prévoit un méchant coup de tabac pour le 25 mai 2014.
Que ces mercenaires, au service du grand capital se méfient car comme dans la marine, la solidarité, l’entraide et le collectif ne sont pas de vains mots. S’ils permettent de tenir le coup face à la violence des maîtres et des éléments, le peuple et les travailleurs pourraient bien se les approprier et s’en servir pour prendre possession des villes et du pays afin de gérer eux-mêmes leur destinée. Ainsi, ils mettront le cap vers une société dont ils auront décidé collectivement les modalités de fonctionnement. Pour réaliser cette révolution, les anarchistes seront toujours aux côtés des travailleurs, du peuple et de ceux qui souffrent.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


Frédéric Béague

le 26 avril 2014
Bonjour.
Voilà donc que le gouvernement Hollande-Valls-PS impose à son tour un plan de rigueur et d'austérité. Mais à qui la faute si notre pays est en crise économique aujourd'hui, sinon à ceux qui dirigent la France depuis 30 ou 40 ans ? Alors, quand le Parti socialiste (Et je penserais la même chose si ce plan d'austérité était décrété par l'UMP) vient imposer des baisses de revenus et des augmentations d'impôts aux français pour tenter de résorber les déficits publics, j'ai l'impression de me trouver dans la même situation que celle où des pyromanes viendraient nous demander une contribution financière pour éteindre le feu qu'ils viennent d'allumer à nos maisons...
Et personne n'est dupe : faire payer aux français (sans distinction de revenus, comme s'il n' existait pas d'importants écarts de richesse chez les fonctionnaires comme chez les retraités, ce qui prouve d'ailleurs le peu de souci de la justice sociale chez nos faux "socialistes" ) une incurie passée dont ces derniers ne sont en rien fautifs, vise avant tout à sauver les privilèges économiques de la minorité la plus riche de ce pays et le système économique qui l'a faite reine...
Frédéric Béague- Capinghem