Pôle emploi en plein boom

À défaut de pouvoir empêcher les entreprises de fermer leurs portes et de juguler la progression du chômage, les politicards et les élus de Rouen en sont réduits à agrandir les agences de Pôle emploi. C’est ainsi que, lors de l’inauguration de la nouvelle agence de Saint-Sever, c’est toute honte bue que préfet, maire et conseiller général du secteur se sont gargarisés et réjouis d’avoir inauguré la plus grande agence pôle emploi de Haute-Normandie !
D’autant qu’aucune de ces importantes « person… inutilités » n’a parlé d’emploi… Le préfet a mis l’accent sur l’accessibilité de la nouvelle agence par les transports en commun. Le conseiller général s’est félicité des bonnes avancées en matière de contrats d’avenir. Le maire de Rouen s’est réjoui de voir le dernier espace foncier disponible sur la zone d’aménagement Saint-Sever enfin occupé par un service public. Comme on peut le constater l’emploi n’est pas leur préoccupation première.
D’où la transformation de Pôle emploi en pôle chausse-trape.
Seulement ces agences « Pôle emploi » sont totalement démunies en ce qui concerne les offres et les moyens devant permettre à ceux qui sont contraints par le système capitaliste de les fréquenter de retrouver ou de trouver un hypothétique emploi. Les agences Pôle emploi sont devenues des chausse-trapes pour chômeurs et servent de machine à calculer le nombre de chômeurs qui chaque jour vient grossir les effectifs, de la première entreprise de la ville. Pôle emploi à Rouen, c’est plus de 12 000 demandeurs d’emploi pour 105 000 habitants et une population active de 40 000 personnes. Alors, que cette maison soit accueillante, grande et spacieuse, que le personnel soit compétent ou pas, les demandeurs d’emploi qui viennent chaque jour n’en ont rien à faire. Car le peu d’offres qui leur sont faites ne sont absolument pas en mesure de répondre à leurs attentes (petits salaires, travail précaire, conditions de travail désastreuses, offre qui ne correspond pas à la qualification, lieux de travail parfois à plus de 50 kilomètres du domicile). Pourtant, ce qui importe et préoccupe les demandeurs d’emploi, c’est comment ils vont boucler les fins de mois car, plus la durée du chômage est longue, plus les allocations chômage se réduisent. Mais doivent-ils accepter pour autant n’importe quoi et dans n’importe quelle condition ? Non, cela va de soi. C’est pour cela que les agences Pôle emploi sont aujourd’hui perçues par les demandeurs d’emploi comme des pôles négatifs, des pôles de l’inutilité, des pôles de l’indifférence, des pôles de l’abaissement, des pôles de la crainte d’être radié de la liste des demandeurs d’emploi, avec pour conséquence la suppression de l’indemnité chômage. Les agences de Pôle emploi se sont transformées en pôles chausse-trapes. Il s’agit pour cet outil au service du patronat et des politicards d’offrir aux patrons une réserve inépuisable de main-d’œuvre taillable et corvéable à merci et pour les politicards de leur donner la possibilité de traficoter à la baisse la comptabilité du nombre de chômeurs, afin de tenter d’inverser cette fameuse courbe du chômage, obsession du président.

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KimmyKey

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